Par : Hamid Baali
Les syndicats des travailleurs et, particulièrement la FNTR (Fédération nationale des travailleurs retraités) sont aux abonnés absents. Ils n’ont pas répondu aux espoirs de leurs aînés et aucune communication officielle n’a filtré quant à la revalorisation annuelle des pensions avec effet rétroactif à compter du 1er mai. Une douche froide s’est abattue sur les retraités qui guettaient vainement depuis plus de cinq mois, à travers les médias, la moindre information susceptible de les réconforter. Un septuagénaire s’est rapproché de Le Provincial pour déverser sa colère : “ Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale avait annoncé, lors d’une visite de travail dans la wilaya de Jijel fin avril 2021, que les pensions feront l’objet d’une revalorisation cette année, selon une fourchette de 2 à 6 %. Le soir même, un communiqué de ce ministère a jeté une douche froide en soulignant qu’aucune décision n’a été prise en ce sens ! ”. De nombreux retraités décrient leur précarité ; après des dizaines d’années de bons et loyaux services, ils se considèrent abandonnés par les pouvoirs publics. À l’orée de la saison hivernale ils appréhendent leur survie, sachant que la vie est devenue très chère et que des augmentations substantielles ont touché les produits alimentaires. Un ancien postier intervient dans la discussion : “Il est injuste de nous ignorer durant ces années de vaches maigres ! Nous espérions une revalorisation conséquente d’au moins 10%, et voilà que l’on nous rappelle que notre pays traverse une grave crise financière ! Des cadres de l’État et des parlementaires sont gratifiés d’indemnités fabuleuses, alors que nous, qui avons consacré toute une carrière pour notre pays, nous sommes des laissés-pour-compte !” Un profond malaise est ressenti au sein des milliers de retraités de la wilaya de Guelma qui envisagent de s’organiser pour arracher leurs droits. Un ancien employé communal nous confie : “Je suis à la retraite depuis une douzaine d’années et je ne perçois qu’une pension mensuelle de 31 200 DA. Les factures de l’OPGI, de la Sonelgaz, de l’ADE et d’Algérie Télécom me coûtent les yeux de la tête ! Comment dois-je m’organiser pour faire face à ces dépenses et subvenir aux besoins de ma famille? ”. Nos interlocuteurs nous affirment qu’ils ne baisseront pas les bras et qu’ils sont déterminés à arracher les droits que leur confère la constitution et, dans ce contexte, ils saisissent cette opportunité pour lancer un appel pressant au président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ils sont désespérés car ils attendent cette revalorisation depuis le 1er mai 2021 et aucune information apaisante n’a filtré pour rassurer nos seniors !