Par : Adam S
Le programme des vols annoncé par la compagnie nationale aérienne Air Algérie, renforçant ses destinations vers les villes françaises n’est pas passé inaperçu à Jijel. Pis encore, il a soulevé des réactions au sein de l’opinion publique locale, qui s’est étonnée de l’exclusion de l’aéroport Ferhat Abbas de ce programme. En effet, cette infrastructure portuaire qui a connu par un passé récent des travaux d’extension et de rénovation et disposant de toutes les commodités pour recevoir des vols internationaux, a purement et simplement été exclue de ce programme d’Air Algérie. Sur les réseaux sociaux, les élus et les responsables locaux ont été interpellés par des écrits, les appelant à intervenir auprès des autorités concernées pour « lever cette injustice ». L’importance de la programmation de vols internationaux à partir de cet aéroport est devenue une revendication locale, d’autant, rappelle-t-on, qu’à l’instar des autres régions du pays, une grande communauté des différentes localités de cette wilaya est installée à l’étranger, notamment de la France. D’où l’urgence, insiste-t-on, de la mise en place d’une liaison aérienne avec l’hexagone, le pays qui compte le plus d’expatriés algériens pour les rapprocher de leurs familles à Jijel, notamment lors de leur grand retour pour les vacances d’été. Après deux années de restrictions des vols et de fermeture pour cause de la pandémie du coronavirus, nombreux parmi ces expatriés sont revenus retrouver leurs proches non sans peine avec les difficultés rencontrées pour trouver des places à bord des vols d’Air Algérie. C’est dans cette optique que des voix se lèvent de plus en plus pour appeler à la programmation de vols internationaux à partir de l’aéroport de Jijel. Renforcer les vols domestiques existants est également un vœu pieux, puisque Jijel n’est relié que par un vol quotidien à destination d’Alger, alors qu’elle reste exclue des programmes vers les autres wilayas, notamment du Sud. C’est dire que cette wilaya se retrouve coincée plus que jamais dans son isolement, alors qu’elle n’offre que de modestes possibilités de transport par voie aérienne. L’aéroport Ferhat Abbas est pourtant capable de recevoir des avions de plus d’envergure qu’un avion de transport régional ATR. Déjà au milieu des années 1990, des essais concluants ont été lancés pour recevoir sur le tarmac de ce même aéroport un Airbus. Depuis aucun avion de cette envergure n’a atterri sur cet aéroport qui n’attend quotidiennement que l’atterrissage de son ATR, pendant que la demande sur les vols à destination d’Alger, des autres wilayas du pays et vers l’étranger, vers la France, surtout, s’il convient de le préciser, se fait de plus en plus sentir. Le comble est que même par voie terrestre, le voyage à partir de Jijel pour rallier les autres régions du pays reste une épreuve contraignante de par l’isolement dont souffre cette wilaya. Alors que le projet de la pénétrante pour rapprocher Jijel de ces régions est encore loin de se concrétiser, voyager vers Alger peut prendre une journée, sinon de longues heures à destination des wilayas avoisinantes, Bejaia, Sétif, Mila et Skikda. Vers d’autres wilayas plus éloignées, la mission du voyage est encore plus pénible. D’où encore l’urgence de se tourner vers cette wilaya pour la désenclaver par voie terrestre et pourquoi pas par voie aérienne.