Felix Colozzi, membre de l’ALN et l’un des rares rescapés des Comités de défense des libertés (CDL), est décédé le 14 février en France. Les combattants des CDL, créés par le Parti communiste algérien (PCA), avaient, pour rappel, rejoint, le 1er juillet 1956, les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) à titre individuel, suite à un accord entre Abane Ramdhane et les deux dirigeants du PCA, Bachir Hadj Ali et Sadek Hadjres, indique l’Association internationale des amis de la révolution algérienne.
Feu Colozzi était un membre actif de ce mouvement de Guerilla créé en 1955 par le PCA. Ce n’est qu’après la désertion de l’aspirant Henry Maillot, en 1956, emportant avec lui un chargement d’armes et de munitions pour armés les premiers groupes de combattants du PCA dans la région d’Ouarsenis, que le FLN engagea des pourparlers pour enrôler ces groupes de guérilla parmi les katibates de l’ALN surtout en wilaya IV historique, ainsi que parmi les réseaux de la guérilla urbaine opérant notamment dans la capitale.
Felix Colozzi était parmi les membres les plus en vue des CDL aux côtés de Maurice Laban, Fernad Iveton, Abdelkader Guerroudj , Georges Acampora, Jacqueline Guerroudj, Mohamed Hechelaf, Babou Abdelkader, Maurice Audin, Boualem Makouf, Raymonde Peschard, Yahia Briki, Jean Farugia….et d’autres. En plus de leur participation dans les maquis et parmi les réseaux des poseurs de bombe, les combattants de l’ALN, issus de cette formation politique, avaient joué un rôle important dans le soutien à l’action armée de l’ALN.
Ils furent décisifs dans la dénonciation de la torture qui a été pratiquée à grand échelle par l’armée coloniale. C’était notamment à travers le livre « La question » d’Henry Alleg, publié par la maison d’édition « La Cité » de Nils Andersson, que l’opinion internationale avait pris connaissance des procédés abjects utilisés par l’armée française pour obtenir des aveux des militants pour l’indépendance de l’Algérie. Felix Colozzi a été d’abord syndicaliste de la CGT, avant d’intégrer les rangs du PCA.
Ce natif d’Alger en 1930, appartenait au Commando de choc du grand Alger, dirigé Abdelkader Guerroudj, dit Djillali. Il fut parmi les auteurs de l’incendie des Bouchenneries internationales au-dessus d’Alger. C’était l’un des plus spectaculaires et parmi les premiers attentats au début du printemps 1956 à Alger. Il a été condamné avec Hachelaf aux travaux forcés à perpétuité.
Fernand Iveton, qui était actif dans le même réseau, fut condamné à mort et exécuté, le 11 février 1975, avec deux autres martyrs, Ouennoughi Mohamed et Laknèche Mohamed. Après l’indépendance, Felix a continué à cultiver la mémoire du combat pour l’indépendance, en publiant un livre intitulé « Mémoires de prison, 1956-1962 », et à intervenir dans la presse et dans des films documentaires sur la Révolution algérienne, dont le film « Ils ont rejoint le front » du réalisateur Asselmeyer Jean (année 2012).
Par : Akram Ouadah