Par : A.Ighil
Ces derniers jours, la commercialisation de la sardine minuscule, d’une taille de moins de 11 cm, pourtant interdite à la pêche, conformément au décret exécutif du 20 mars 2000, fait des ravages chez les nombreux poissonniers de la ville d’Annaba. C’est ce que nous avons constaté de visu sur les étals du marché couvert du centre-ville et celui d’El Hattab, ce qui donne la pleine mesure du désastre. Des pêcheurs malveillants continuent à piétiner la réglementation en vigueur, mettant en péril cette espèce. Ces marins, sans foi ni loi, continuent d’utiliser des filets à mailles très étroites, interdits pour pêcher cette sardine minuscule. Ainsi, la sardine de petit calibre dont la taille varie entre 4 et 6 cm, était proposée, sur le marché local entre 150 et 350 DA le kilogramme au détail, ce qui est une aubaine pour les petites bourses. La direction de la pêche et des produits halieutiques de la wilaya d’Annaba prend acte de ces dépassements. Pour mettre un terme à ce fiasco, elle a alerté le commandement de la façade maritime qui est chargé de sécuriser les eaux territoriales algériennes ainsi que le contrôle des différentes unités flottantes, notamment les navires de pêche en haute mer et les sardiniers. Il a été signalé la présence des services vétérinaires qui sont le premier maillon de la chaîne de contrôle sanitaire au niveau du port de pêche d’Annaba ; alors que certains petits métiers choisissent un autre lieu de débarquement de la marchandise. Des pêcheurs professionnels consciencieux ne cessent de dénoncer ces graves dépassements qui affectent les ressources halieutiques et l’environnement et finissent par provoquer la diminution des ressources et espèces marines dans les prochaines années. L’un d’eux nous dira : « Il est grand temps de mettre de l’ordre dans ce secteur par l’application stricte de la législation en vigueur envers les contrevenants ». Selon les experts et spécialistes en la matière, le patrimoine halieutique national continue à faire l’objet de dégradation, en raison du non-respect de la période de repos biologique et des tailles marchandes pour le poisson bleu, notamment la sardine. Il faudrait rappeler que les ports de pêche d’Annaba et Chétaibi comptent une flottille de 629 bateaux, avec 45 chalutiers, 145 sardiniers et 433 petits métiers.