Par : Benabderrazek Lydia Yasmine
Cet accident, ayant plusieurs étiologies, se traduit par le blocage de la mâchoire en bouche ouverte. Une situation embarrassante dont la survenue est peu fréquente mais, cela n’empêche que ça constitue une extrême urgence.
Scientifiquement connue sous le terme de luxation temporo-mandibulaire. Pour comprendre ce mécanisme, il faut d’abord savoir que la mandibule (ou mâchoire inférieure) est le seul os mobile de la face. Cette mobilité est réalisée par l’affrontement de deux articulations se situant en avant de l’oreille et reliant la mâchoire à la base du crâne. Le blocage en bouche ouverte se manifeste par une perte de contact entre ces deux articulations et un avancement de la mandibule quittant ainsi son emplacement normal.
Quand est-ce que cela se produit ?
C’est souvent le résultat d’activités quotidiennes ; bâillement, rire excessif, vomissement ou des situations qui nécessitent une ouverture buccale importante et prolongée, tel qu’un traitement dentaire, l’intubation et l’endoscopie. Les traumatismes font aussi partie des étiologies, où un choc sur le menton a été appliqué.
Aspect clinique
La luxation peut survenir des deux côtés ou d’un seul, aigue, chronique ou récidivante. La forme aigue résulte d’un blocage récent et se présente avec des douleurs intenses dues à la contraction involontaire et prolongée des muscles reliés à la mâchoire, une difficulté à parler et de déglutir engendrant une salivation abondante, mastication impossible, joues creusées et menton projeté en avant, si cela arrive d’un seul côté, il y aura déviation du menton du côté sain.
La forme récidivante est comparable à la précédente sauf qu’elle diffère par la répétitivité du phénomène, ceci est souvent dû à une hyperlaxité qui se présente par des ligaments trop lâches et distendus, ayant pour conséquence une instabilité articulaire ne retenant pas la mâchoire en place. Quant à la forme chronique, c’est une luxation négligée qui n’a pas été traitée immédiatement.
Prise en charge
Toutes les formes peuvent être traitées par la manœuvre de Nélaton ; une réduction manuelle qui consiste à appliquer une pression afin d’abaisser la mâchoire en premier temps, ensuite la faire reculer. Des fois ça nécessite une sédation si la personne est anxieuse et une anesthésie locale pour réduire les contractures musculaires. Pour éviter toute complication, un bandage afin de stabiliser la mandibule est parfois nécessaire ainsi que d’éviter les aliments difficiles à mâcher. La particularité est que souvent pour les formes récidivantes et chroniques, une chirurgie s’impose pour pallier à la récidive ou suite à l’impossibilité d’effectuer la manœuvre.
En conclusion, la luxation mandibulaire est une urgence qui doit être traitée immédiatement pour éviter une éventuelle aggravation, pour cela, il faut consulter un dentiste dans les plus brefs délais.
Membre de la Faculté de médecine Annaba