Par : Hamid Daoui
La mobilisation des exclus du logement se renforce et s’amplifie, c’est du moins ce qu’attestent les posts publiés sur la page de leur groupe représentatif dénommé «Café El-Ahrar », lieu de domiciliation situé face à la daïra d’El-Khroub.
En effet, ces sans abris, hébergés chez leurs parents vivant à l’étroit ou encore en sous-location chez des particuliers privés, moyennant des montants grévant leurs maigres budgets, affichent leur détermination « sans compromission », disent leurs délégués reprochant à leurs prédécesseurs « les distributions passées caractérisées par l’injustice, les passe-droits et le clientélisme cautionnés par les tractations et les marchandages électoraux ».
D’emblée, lit-on dans les posts de ce groupe facebook dont le nombre d’adhérents ne cesse d’augmenter : « Tous ceux, parmi les membres élus ou fonctionnaires et autres désignés, ayant siégé dans la commission d’attribution ne bénéficieront pas de leur caution » pour la simple raison, « ils étaient impliqués directement ou indirectement dans les distributions injustes fortement contestées par l’écrasante majorité des demandeurs de logements ».
Ces exclus relativement bien organisés contrairement au passé où des représentants « autoproclamés » se sont distingués par leurs compromissions avec des élus et fonctionnaires et autres membres suspects et reconduits au sein de la commission d’attribution. Ils leur ont prêté leur soutien pré-électoral de recueil de parrainages en guise d’obtention de privilèges d’accès immérité et injuste au logement au profit de leurs clients qui ne répondent pas aux critères énumérés dans le décret 08/142 relatif à l’attribution.
Dans cet ordre des choses, les exclus, organisés dans le groupe « Al-Ahrar », revendiquent déjà -à juste raison- la récupération des centaines, voire des milliers d’appartements vacants et inoccupés depuis de longues années pour cause d’attribution illégale et illégitime à des indus-bénéficiaires. Cette revendication de récupération de droit des « biens vacants OPGI » est codifiée par « une durée de 6 mois de vacance du logement » stipulée dans les dispositions contenues dans ledit décret 08/142.
De surcroit, compte-tenu de la crise économique, sociale et financière exceptionnelle que vit le pays sur fond de crise systémique et pandémique et sanitaire ayant impactée la crise aggravée par la spéculation autour du logement, les solutions ne peuvent être qu’exceptionnelles d’où la récupération des logements indûment distribués pour enrichir illicitement la faune des prédateurs afin de les redistribuer aux authentiques nécessiteux qui en ont grandement besoin.
Dans le même sens, les exclus ont, d’ors et déjà, entrepris à les en croire, des actions de « contrôle populaire et transparent » de recensement des « logements vacants » à travers la commune d’El-Khroub. Les positions de ce nouveau groupe de délégués des postulants sont déterminés à forcer, semble-t-il, l’admiration et le soutien de la population. Par ailleurs, les candidat(e)s au scrutin des législatives biaisées n’ont cessé de défiler au « café » pour draguer, vainement, les animateurs avec leurs promesses fantaisistes afin de les séduire lors du vote hypothétique. C’est dire que l’organisation, avec des postulants convaincus, épurée des opportunistes et arrivistes, semble porter ses fruits par la détermination dans la mobilisation et la persévérance de leurs activistes sociaux, animés du souci de démocratie et de transparence pour faire valoir le droit au logement dans la justice et l’équité. Ceci, loin des lâchetés de la compromission quelle qu’en soit sa nature matérielle ou morale et encore moins politicienne et électoraliste.