Les opérations de saisie de psychotropes, effectuées par les différents services de sécurité, se sont multipliées.
Selon un bilan de la Direction générale des Douanes (DGD), plus de 16 millions comprimés psychotropes ont été saisis, durant les neuf premiers mois de l’année 2025, sur l’ensemble du territoire national.
Une hausse de 149,2% par rapport à la même période 2024, a précisé la même source.
« Selon les données consolidées arrêtées au 30 septembre 2025, les services des douanes ont procédé dans le cadre de ses missions de protection de la santé publique et de lutte contre le trafic illicite de substances psychotropes, à la saisie de 16.281.455 comprimés de substances psychotropes, répartis sur 313 affaires, ayant conduit à l’interpellation de 523 individus, contre 6.534.476 comprimés saisis sur la même période de l’an dernier », a détaillé la DGD.
La direction des Douanes a estimé, dans ce sens, que ces résultats « traduisent une intensification des opérations de contrôle et de ciblage, notamment dans les zones frontalières, les plateformes logistiques et les points sensibles du territoire ».
La DGD a encore estimé que ce bilan représente une « progression significative » qui, reflète le « renforcement des capacités opérationnelles des brigades douanières, de l’efficacité des dispositifs de renseignement et de gestion des risques, et de la coordination accrue avec les autres corps de sécurité ».
La direction des Douanes a enfin indiqué que « les saisies les plus importantes ont été enregistrées dans les directions régionales de Ouargla avec 3,95 millions de comprimés, Illizi (3,88 millions), Sétif (1,92 million) et Chlef (1,82 million) ».
Les autres services de sécurité ont également procédé, durant ces derniers jours, à d’importantes saisies de comprimés psychotropes, notamment au niveau de la capitale.
« Une guerre non-déclarée », selon Abdelmadjid Tebboune
Le 9 octobre dernier, lors de sa visite au siège du ministère de la Défense nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait salué le rôle de l’ANP et des différentes institutions sécuritaires dans la lutte contre le fléau des stupéfiants.
Un fléau qui, selon lui, « vise à saper les fondements de la société, notamment la jeunesse », en tentant d’« inonder l’Algérie de drogues pour anéantir l’avenir du pays et son principal pilier : la jeunesse ».
Dans le même ordre, lors d’un Conseil des ministres qui s’est tenu le 23 mars 2025, le président de la République avait affirmé que « l’Algérie fait face à une guerre non déclarée, dont l’arme est la drogue sous toutes ses formes, la ciblant à partir de ses frontières ouest et sud, menée par les forces du mal pour affaiblir des générations de jeunes et briser l’échelle des valeurs sociales algériennes que notre pays s’efforce de préserver et auxquelles il est profondément attaché ».
Il avait, à cet effet, appelé à « l’adoption d’une approche globale de lutte contre ce phénomène, à commencer par des mécanismes de terrain pour endiguer le fléau à travers la sensibilisation, le suivi et le traitement, jusqu’à la dissuasion et l’application des sanctions les plus sévères contre les trafiquants et les consommateurs de drogues, notamment dures, afin de protéger nos jeunes contre ce fléau étranger à la société ».
Une législation plus muscle face au fléau
Depuis, la loi n° 04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes a été amendé, et le nouveau texte (loi n° 25-03) a été publié au Journal officiel au mois de juin dernier.
En plus du durcissement des sanctions prévues, allant jusqu’à la peine de mort, la loi amendée prévoit des tests de dépistages lors des opérations de recrutement.
Le législateur a opté donc pour ces amendements, contenant entre autres un durcissement des sanctions, dans le but de mettre un terme à un fléau qui devient inquiétant.
Par : Elyas Abdelbaki












