Par : M. Rahmani
Ces 2 premiers jours de la campagne électorale ont été bien moroses à Annaba où candidats indépendants et partis politiques étaient quasi absents de la scène, exceptées quelques rares sorties sur le terrain de certains prétendants à l’auguste assemblée.
Il faut dire qu’on est loin, bien loin de cette activité partisane qu’on avait l’habitude de voir en ville ou dans les quartiers populaires qui étaient investis par ces formations politiques pour présenter et soutenir leurs candidats. Il n’y a pas non plus de cortèges de voitures klaxonnant le long des rues et sillonnant les cités et quartiers, il n’y a pas non plus de dispositifs de sécurité déployés à l’occasion. Rien de tout cela.
En se baladant dans les rues, en allant sur les sites d’affichage où les panneaux sont plantés, on s’aperçoit que ces derniers sont presque tous vides. Juste une affiche du parti El Adala, une autre du MSP et 2 autres de candidats indépendants sans plus, les 45 autres espaces numérotés et réservés aux affichages sont restés désespérément vides au grand dam des curieux qui veulent découvrir les « têtes » de ces candidats de leur wilaya.
Sur l’absence de ces affiches sur les sites réservés à cet effet, l’on nous a affirmé que les indépendants et les partis préfèrent attendre pendant quelques jours pour tâter le terrain et voir dans quel sens agir pour convaincre. Certains candidats nous ont confié qu’ils ne veulent pas coller leurs affiches car elles seront immédiatement déchirées comme cela avait été le cas lors des dernières échéances. « Cela avait occasionné des dépenses supplémentaires pour réimprimer de nouvelles affiches et en plus, l’opération avait pris beaucoup de temps ce qui avait compromis leur campagne. Un autre nous dira sous le sceau de la confidence que c’est surtout pour éviter les commentaires déplacés, les insultes et les graffitis malveillants qu’on inscrit sur les affiches des candidats qui ont dissuadé ces derniers de placarder les affiches.
Cependant et, fait relativement nouveau, ce début de campagne se déroule ailleurs et c’est le virtuel qui a la cote avec les réseaux sociaux qui sont envahis par les candidats aussi bien ceux appartenant à des partis politiques que ceux indépendants. On se présente comme étant le meilleur, on affiche ses (supposés) diplômes ou son expérience professionnelle et, bien sûr, on n’est pas loin de la triche sous toutes ses formes parce qu’on veut plaire et convaincre de sa probité et son honnêteté pour être élu le jour J.
Le bouche à oreille est lui aussi de la partie et on fait la promotion de telle ou telle liste parce qu’elle est issue d’enfants du quartier ou de la cité proche ou encore pour assurer que le candidat est le digne enfant d’Annaba et que ce n’est surtout pas un « étranger » à la ville. Une affirmation qu’on veut présenter comme étant un atout et une valeur sûre, une sorte de chauvinisme primaire qui normalement n’a pas sa place car, ce qui compte en premier, ce n’est pas tant le fait d’appartenir à tel ou tel quartier ou être natif de la ville, c’est plutôt cette volonté de servir le pays et la communauté qui doit primer sur les choix à faire.
De toute façon, cette campagne à Annaba n’a pas encore démarré et il faudra certainement attendre un peu pour que les partis en lice sortent de leur léthargie et que les indépendants entrent de plain-pied dans la bataille pour que cette compétition politique prenne toute sa signification et atteigne sa vitesse de croisière.