Le marché noir des devises à Annaba, connu pour ses fluctuations spectaculaires, semble connaître un moment de répit. Alors que l’Euro a récemment atteint un pic historique de 26.000 DA pour 100 Euros, les dernières évolutions montrent un léger recul. Actuellement, le taux d’achat de 100 Euros oscille autour de 25.000 DA, tandis que la vente se stabilise à 25.100 DA, marquant une baisse progressive des cours.
Cette accalmie s’explique en grande partie par la prudence des cambistes et des particuliers, alimentée par des annonces présidentielles majeures. En effet, à partir de janvier 2025, l’allocation touristique annuelle, jusqu’ici limitée à 100 Euros, sera portée à 750 Euros, disponibles au taux officiel de 140 DA par Euro. Cette réforme, très attendue, promet d’injecter une quantité significative de devises sur le marché légal, limitant l’attractivité du marché noir.
La perspective d’un afflux massif d’Euros dans le circuit bancaire incite les cambistes à réduire leurs opérations, notamment sur les transactions de grande envergure. Cette stratégie vise à minimiser leurs pertes potentielles face à une baisse attendue des prix sur le marché parallèle.
Ce développement souligne l’urgence de structurer davantage le marché des devises en Algérie. La création de bureaux de change officiels, déjà évoquée à plusieurs reprises, pourrait offrir une alternative pérenne au marché noir, en captant la demande tout en stabilisant les cours. Pour l’heure, la spéculation reste un facteur déterminant, mais les réformes annoncées pourraient bien redessiner les équilibres économiques à moyen terme, en favorisant la transparence et en renforçant la confiance dans le système monétaire officiel.
Par : Mahdi AMA