Par : Hamid Baali
Décidément, le lait en sachet, très prisé par la population, a disparu des étals au grand dam des familles nombreuses à faibles revenus qui ne savent plus à quel saint se vouer !
De nombreux commerçants ont résilié leurs contrats avec les usines de lait de la région pour des raisons évidentes. Fethi et Salim qui gèrent deux épiceries mitoyennes à la cité Gahdour Tahar,nous confient : ” D’un commun accord, nous avons cessé la vente du lait en sachet depuis huit mois, car nous n’arrivions pas à satisfaire les besoins de notre fidèle clientèle du fait que nous ne recevions à peine qu’un quota de 200 sachets. Comment contenter tout le monde ? Nous avions vainement demandé au propriétaire de la laiterie sise à El-Fedjoudj de nous livrer au minimum 500 litres chaque jour. Nous subissions les sautes d’humeur et les remontrances des consommateurs que nous n’avions pas pu satisfaire et nous étions soumis à un harcèlement stressant du voisinage. Notre marge bénéficiaire était de l’ordre de 0,50 dinar par sachet, ce qui est insignifiant pour les prestations que nous fournissions et les vicissitudes endurées face au mécontentement de nos clients ! A présent, nous sommes enfin soulagés car nous avons opté pour une solution sage et compréhensible ! ” .
Nous avons effectué cette semaine une tournée dans les divers secteurs du chef-lieu de wilaya pour mieux cerner ce problème qui empoisonne la vie des citoyens quotidiennement à la recherche de ce produit vital. En effet, en ces temps de vaches maigres, les familles modestes se nourrissent de bols de lait accompagnés de galette ou de pain ! Les enfants le consomment au petit déjeuner et en fin d’après-midi dès leur retour de leurs établissements scolaires. Au bas mot, une famille de six personnes est censée acheter chaque jour deux à trois sachets de lait ! La réalité est amère car les pères et mères de familles rentrent bredouilles à la maison. De visu, nous avons constaté que de nombreux épiciers de Guelma ont décidé de ne plus vendre de lait au grand désarroi de leurs clients qui se rabattent sur le lait pasteurisé dont la brique d’un litre est taxée à 110 dinars ! Rencontré au niveau de la cité Bara Lakhdar, quartier périphérique de la ville, un quinquagénaire visiblement à bout de nerfs nous déclare ! ” Je suis un modeste ouvrier qui perçoit un salaire mensuel de 28.000 dinars ; je suis marié et père de quatre enfants ! Il m’est impossible d’opter pour les boîtes de lait à 110 dinars le litre et le lait en poudre qui est onéreux ! Est-il logique de vivre ce calvaire en 2021 ? Je saisis l’opportunité de votre journal pour lancer un appel de détresse à nos gouvernants afin de nous permettre de vivre décemment ! ” .
Des citoyens nous confient que certains commerçants avides de gains faciles dissimulent les sachets de lait pour les revendre parfois à 30 dinars l’unité ou en se livrant à la vente concomitante pourtant interdite par la loi ! Celui qui a la chance d’acheter deux sachets de lait se voit imposer des pots de yaourt ou du leben (petit lait) !