Le ministère de la Poste et des Télécommunications annonce la finalisation de l’élaboration du nouveau cahier des charges fixant les conditions d’exploitation des services postaux soumis au régime de la déclaration simplifiée.
Au vu du boom que connait l’activité du courrier express en Algérie, la nécessité d’imposer des règles d’exploitation plus strictes s’imposent de facto. Una activité en pleine expansion avec le développement du e-commerce et la reprise de l’activité commerciale ces dernières années après un ralentissement du au Covid-19 et la crise qui s’en est suivie. C’est dans ce sens que le ministère de la Poste et des Télécommunications annonce la finalisation de l’élaboration du nouveau cahier des charges fixant les conditions d’exploitation des services postaux soumis au régime de la déclaration simplifiée. La finalisation de l’élaboration de ce cahier intervient « à l’issue de son enrichissement par les contributions des différentes parties concernées», a indiqué samedi un communiqué du ministère.
La même source précise que ledit document « sera officiellement présenté dans les prochains jours par l’Autorité de Régulation de la Poste et des Communications Electroniques » (ARPCE). Un projet qui vise à «opérer un bond qualitatif dans la règlementation de cette activité, d’autant plus qu’elle se limite à la relation entre l’opérateur et l’ARPCE, à travers l’octroi des licences, sans définir avec précision les obligations des établissements postaux envers leurs clients », a ajouté le texte, soulignant que le nouveau cahier des charges consacre « le principe de transparence entre l’opérateur et le citoyen », en imposant aux établissements « le respect des normes professionnelles et techniques précises ».
Parmi ces normes, figurent notamment « l’adoption d’une identité commerciale claire, avec un nom et un logo distinctifs apposés sur les enveloppes et les véhicules », et l’obligation du « port d’un uniforme pour les employés, reflétant l’identité de l’établissement et respectant les règles d’hygiène et de bienséance ». Les opérateurs sont également tenus « d’installer une enseigne visible au niveau de leurs sièges commerciaux afin de faciliter l’établissement de contacts avec la clientèle ».
Confidentialité et sécurité
Sur le plan professionnel et technique, le projet de cahier des charges insiste sur « la nécessité de garantir la confidentialité des correspondances, la sécurité des envois postaux, et le respect de la législation relative à la protection des données personnelles, conformément à la loi n 18-07, en interdisant toute utilisation illégale de ces données ». Ainsi, la confidentialité et la sécurité des envois postaux constituent une préoccupation essentielle des pouvoirs publics face à certains abus signalés par les usagers.
Le projet de cahier de charges accorde, aussi, une « importance particulière » à la qualité du service, puisqu’il oblige les établissements à assurer « un système de suivi électronique des envois », permettant au client de connaître le parcours de son colis « en toute transparence, tout en garantissant l’égalité de traitement à tous les clients, sans aucune distinction ».
Le document stipule également « la nécessité de publier clairement les tarifs et les conditions de service dans les différents points d’activité et sur les sites web officiels », en sus de « l’obligation de fournir au moins un moyen de paiement électronique, que ce soit via des terminaux de paiement électronique (TPE) ou par des codes QR, afin de réduire les transactions en espèces et d’encourager la transition numérique dans les transactions postales ».
En outre, un mécanisme clair est prévu dans le texte pour « l’indemnisation en cas de perte ou d’endommagement des envois, tout en obligeant les établissements à mettre en place un système efficace de traitement des plaintes, de suivi et de réponse dans des délais raisonnables, avec l’interdiction de la remise des envois à des mineurs, sans l’autorisation de leurs tuteurs légaux ». En plus, le projet n’a pas négligé « la réglementation des relations de sous-traitance entre les opérateurs, en imposant la notification à l’autorité de régulation de toutes les opérations de coopération ou de sous-traitance, et l’application des mêmes dispositions légales à toutes les parties intervenantes afin de garantir la transparence et la concurrence loyale ».
« Renforcer la confiance »
Ce projet « reflète une volonté pressante de réglementer le marché local du courrier express (…) et de renforcer la confiance dans les établissements nationaux et de soutenir la transition vers des services postaux plus modernes et de meilleure qualité en Algérie », selon le communiqué. En Algérie, le marché des « colis » compte de nombreuses sociétés de courrier express, dont des acteurs internationaux comme DHL, EMS Champion Post (filiale d’Algérie Poste), ainsi que des entreprises algériennes telles que Yalidine, Mars Express, Anderson, Services 24h Algérie, NOEST Express, TSL Express et Chronorex express.
Ces entreprises proposent des services de livraison nationale et internationale, parfois avec des options de suivi en temps réel et des solutions logistiques personnalisée. Mais ce n’est pas le cas de toutes les sociétés qui ont éclos ces cinq dernières années. Pour certains, les délais et la sécurité des envois n’est pas leur point fort. D’ailleurs de nombreux clients n’ont pas manqué de se plaindre de défaillances liées à la qualité du service avec parfois des plaintes, en bonne t due forme, pour altération d’objets ou carrément leur disparition lors de leur transfert d’une ville à une autre. Face aux nombreuses failles dans le système d’envoi de courriers express, les pouvoirs publics se sont finalement résolus à encadrer le secteur à travers des règles claires et imposables à tous.
Par : Akram Ouadah












