Le directeur du collège Chriet Belkheir, situé dans la commune de Ksar Sbihi, se retrouve dans une course contre la montre pour tenter de préparer son établissement à accueillir les examens officiels, malgré l’absence de budget et des conditions matérielles loin d’être réunies.
Dès l’annonce de cette décision, les parents d’élèves ont exprimé leur profonde inquiétude et dénoncé un choix qu’ils jugent contraire à l’intérêt de leurs enfants, étant donné l’état catastrophique de l’établissement. Ils parlent d’une décision « improvisée », prise par la direction de l’éducation d’Oum El-Bouaghi, sur la base d’un rapport d’inspection jugé « positif », émis par un comité de direction. Ainsi, le nouveau directeur du secteur s’est vu contraint de valider la désignation du collège comme centre d’examen et d’en informer les autorités centrales.
Cette décision est pourtant en contradiction avec les nombreux rapports émis par le directeur de l’établissement, qui alertait sur la dégradation avancée des infrastructures et l’inaptitude du collège à accueillir environ 280 candidats provenant de deux établissements de la commune.
Parmi les dysfonctionnements relevés — également signalés par les services de la protection civile — on note : un chemin d’accès encore en chantier, des fenêtres dépourvues de vitres ou de rideaux, un éclairage insuffisant, des sols usés et non carrelés. La cantine, quant à elle, ne peut accueillir que 200 personnes. L’eau destinée à la cuisson est acheminée en bouteilles plastiques, l’eau du réservoir étant jugée impropre à la consommation, selon une ancienne analyse datant de plus de six mois.
Les sanitaires ne disposent ni d’eau courante ni de portes. Le sol de l’établissement est totalement dégradé, et l’établissement ne possède pas de coffre-fort supplémentaire pour sécuriser les documents d’examen.
Le comité de la protection civile a d’ailleurs rejeté la candidature de ce collège comme centre d’examen, en soulignant plusieurs défaillances : absence de ligne téléphonique, manque d’équipements spécifiques, éclairage insuffisant dans le réfectoire (rendant difficile le service des repas en soirée), absence de parking, et un portail trop étroit pour permettre l’entrée de véhicules de grande taille.
Malgré toutes ces alertes, les dernières décisions prises semblent faire abstraction de la réalité sur le terrain, au grand désarroi des responsables de l’établissement et des parents d’élèves.
Par : Hamoudi Chebout