Par : M. A.
Le tribunal correctionnel d’Annaba a prononcé, ce lundi 22 février 2021, à l’occasion du deuxième anniversaire du déclanchement de la révolution populaire pacifique qui a signé le retour des marches du Hirak, la relaxe en faveur de notre rédacteur en chef, M. Mustapha Bendjama.
Ce dernier était poursuivi, suite à une plainte déposée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pour « outrage à corps constitué ». Une accusation que le collectif de défense de notre rédacteur en chef, composé de Me Adel Messaoudi et Me Abdelhalim Kheireddine, a démontée devant le juge. Le procureur a requis une amende de 200.000 dinars alors que le représentant du trésor public, en sa qualité de partie civile a réclamé 200.000 dinars supplémentaires en dédommagements pour les prétendus préjudices subis par le plaignant, en l’occurrence la DGSN.
Notre rédacteur en chef était poursuivi pour une publication sur Facebook. Les faits remontent à juillet 2019, lorsque le journaliste a posté une publication sur les réseaux sociaux, où il tentait de « rétablir la vérité » et de mettre fin à une « propagande menée par des parties au sein du pouvoir ». « Une propagande est une manipulation politicarde, destinée à jouer sur les sentiments et le ressentiment des Algériens envers la France coloniale. Les parties concernées tentaient de convaincre les Algériens que le pouvoir était en ‘’guerre’’ contre la France qui manipulait les manifestants pour déstabiliser le pays », affirme le rédacteur en chef. Il a donc posté une publication, le 14 juillet 2019, où il révélait que les routes menant au Consulat de France à Annaba étaient bloquées par les forces de l’ordre pour permettre la célébration de la fête nationale française. « Cela n’a rien de bizarre et se fait chaque année. Dans le contexte de l’époque, le message était clair pour toute personne qui s’intéressait à la chose politique. On ne peut mener une guerre contre un pays tout en protégeant à outrance ses représentations diplomatiques et consulaires », affirme le journaliste.
La DGSN a pourtant estimé que le fait de dire que la police protège le Consulat français à Annaba était un outrage. Sur ce point, notre rédacteur en chef et ses avocats se sont expliqués devant le juge. « L’Algérie, tout comme les autres pays du monde, est tenue de protéger les représentations diplomatiques et consulaires se trouvant sur son territoire, et ce, en vertu de l’article 31 de la convention de Vienne. Toute personne qui a un minimum de culture politique et diplomatique sait ça. Que la police protège le consulat est un fait, tout à fait normal, et non pas un outrage. », affirme encore notre rédacteur en chef.
Pour rappel, il s’agit du troisième procès au bout duquel M. Bendjama, qui se dit victime d’un « véritable acharnement policier et judiciaires à Annaba», obtient la relaxe. Il a par ailleurs été condamné dans deux autres affaires à des peines de 2 mois de prison avec sursis et des amendes de 20.000 dinars. Ses avocats ont introduit des recours en appel pour ces deux dossiers où il a été condamné pour « publications pouvant porter préjudice à l’intérêt national ».