Par : Adem Allaeddine
À l’heure de coronavirus, toutes les interventions chirurgicales, ou presque, sont reportées à une date ultérieure. Nombreux sont ainsi les malades ayant été affectés par les mesures prises dans le cadre de la prévention de la pandémie. Un constat qui fait d’ailleurs l’unanimité parmi les personnels soignants des hôpitaux de la wilaya et du centre hospitalo-universitaire Benbadis, en particulier. Ainsi, les services chargés de la prise en charge des cas nécessitant une intervention chirurgicale sont vides, ou presque. D’autres services de la dermatologie et des maladies infectieuses entre autres ont été carrément dédiés aux cas contaminés à la covid-19. Cette situation serait due, selon les spécialistes, à ce sentiment d’appréhension ressenti par les malades. Face à une maladie qui tue et qui se transmet facilement et rapidement, il était tout à fait évident que les personnes atteintes de maladies chroniques décident de ne plus fréquenter les hôpitaux par peur de contamination, estiment-ils. Une peur justifiée mais qui s’est répercutée malheureusement sur l’état de santé de nombreux cas, affirme A.C, un psychologue clinicien. Entre ce sentiment de peur et de suspicion et continuer à se faire soigner, les malades ont opté pour le deuxième choix dont l’impact sur leur santé n’est plus à démontrer, explique ce spécialiste. Un impact qui n’est pas facile à « comptabiliser » et ce, en l’absence d’une étude proprement dite sur une situation pénalisante à plus d’un titre, poursuit-il. D’autres facteurs ont favorisé, à dire vrai, ledit constat. Le déficit qu’accusent aujourd’hui de nombreux services, notamment en termes de moyens humains. Certains services du CHU font face, en matière de personnel paramédical, à une situation de crise. Le cas du CAC en est, à ce propos, un exemple édifiant. D’où la charge de travail à laquelle sont aujourd’hui soumis les quelques paramédicaux qui n’ont pas été affectés aux services dédiés à la prise en charge des malades contaminés au coronavirus. Au problème des médicaments qui manquent dans les officines s’ajoute ce sentiment de peur auquel qui a assailli les patients atteints de maladies chroniques. En cette période de crise sanitaire, il est vraiment difficile de cohabiter avec sa maladie lance, avec amertume un quinquagénaire.