C’est à se demander où sont passées les autorités locales de la wilaya d’Annaba ? Cette ville, victime des aléas d’un laisser-aller multidimensionnel donnant lieu, au-delà des travaux bâclés et les imperfections de réalisation, à des atteintes inédites à la nature.
L’illustration nous a été donnée par la qualité des travaux médiocres entrepris et les imperfections constatées lors des travaux d’aménagement et de bitumage de l’artère principale de la cité de Sidi Achour, ce qui a fait réagir le parti El Adala par la voix de son président du bureau exécutif de la wilaya. En critiquant la qualité des travaux, mais aussi l’étrange bitumage des arbres qui est contraire aux principes de la préservation de l’environnement.
Ce désolant constat s’explique par l’absence de contrôle des travaux, quelle que soit leur nature. Sinon, comme expliquer cette flagrante atteinte à l’environnement où des arbres ont été étouffés par le bitume. Il suffit de faire un tour à travers certaines artères de la ville pour constater un massacre grandeur nature où le bitumage des trottoirs est passé sur les espaces carrés des arbres. Un acte qualifié par plus d’un de délibéré et irresponsable, de priver ces arbres d’eau et d’oxygène.
Éliminer ces deux facteurs vitaux pour ces arbres signifie leur destruction systématique. Mais à bon entendeur. Ce crime contre la nature n’a pas mis en émoi les responsables locaux. Il faut dire que ce genre d’attaque tend à se banaliser. Puisqu’en quelques années, des dizaines, des centaines d’arbres ont été agressés dans l’impunité la plus totale. Il faudrait savoir qu’en 2011, un bouquet d’eucalyptus trentenaires avait été abattu par un particulier, à la cité Belle Vue d’El Bouni.
Autre lieu, autre massacre, celui ayant ciblé en 2018, plus d’une centaine d’arbres de la réserve naturelle de l’Edough. Des arbres abattus par un investisseur, à la faveur de la réalisation d’un complexe sur les hauteurs d’Aïn Achir. Autre massacre à la tronçonneuse, celui perpétré en 2015, par le P/APC de l’époque de la commune d’Annaba, sur les dizaines d’eucalyptus de la rue de L’ALN. Une récente agression remonte à octobre 2020, dans la cité Rym où l’entreprise, chargée de la réalisation des travaux de réfection des trottoirs, a abattu des arbres centenaires.
Pour ne citer que ces cas de destruction de couvert vert en centre urbain. On relève cependant un élément commun entre ces cas similaires : aucune réaction n’a été relevée, si ce n’est le fait que de présumées enquêtes ont été engagées, mais restées à ce jour sans suite. En conclusion, les agressions contre l’environnement se suivent et se ressemblent à Annaba, sans que les responsables de ces actes inqualifiables contre la nature et contre l’homme, ne soient châtiés. Et le massacre continue.
Par : A.Ighil