Le jeudi 19 septembre 2024, à quelques jours de la rentrée scolaire, une situation de crise a éclaté à l’école privée El-Awael, sise à la rue Cheikh Al-Taher. Le bâtiment, abritant l’établissement, a été saisi par son propriétaire, qui n’est autre que l’ex-mari de la directrice. Ce conflit a laissé les parents, les élèves et l’équipe éducative dans la confusion la plus totale, d’autant plus que les paiements effectués par les parents pour l’inscription de leurs enfants ont été refusés, plongeant la situation dans l’incertitude.
Les allégations de la directrice de l’école
La fondatrice et directrice de l’école affirme que l’expulsion a été réalisée de manière précipitée et illégale, en dépit de démarches juridiques visant à stopper la procédure. Bien que le bâtiment appartienne à son ex-mari, l’école fonctionne sous une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), dont elle est la gérante unique. Selon elle, il est impossible de modifier la gestion d’une EURL sans son consentement explicite, ce qui rend toute tentative de remplacement frauduleuse.
Dans une série de publications sur Facebook, la directrice a partagé des documents prouvant que l’agrément de l’école et le registre de commerce sont à son nom. Elle accuse son ex-mari d’utiliser ces documents de manière illégale pour prendre le contrôle de l’établissement. Parmi les pièces publiées figure le certificat d’accréditation, qui indique clairement son nom comme unique responsable légale de l’école.
Elle déclare que son expulsion a été menée malgré une demande de suspension du jugement déposée par son avocate le 19 septembre dernier. Le jour-même, un huissier de justice aurait procédé à l’expulsion en ignorant cette démarche.
«Le propriétaire a pris le contrôle de l’école et de ses dossiers en usant de manœuvres illégales, profitant de son ancienne position de conjoint, bien que le divorce ait été finalisé en 2006», a déclaré la même source dans une vidéo publiée le lendemain. «Il a saisi les dossiers des élèves et utilise mon registre de commerce sans droit».
Les réponses du propriétaire du bâtiment
Face à ces accusations, l’ex-mari et propriétaire du bâtiment a réagi publiquement sur son compte Facebook, rejetant les allégations portées contre lui. Selon lui, la situation est clairement en sa faveur, d’un point de vue juridique.
Dans une publication datée du 20 septembre dernier, le propriétaire des lieux accuse son ex-épouse de créer intentionnellement la confusion parmi les parents et de ne pas reconnaître les décisions de justice, qui, selon lui, ont tranché en sa faveur.
«Malgré toutes les décisions judiciaires et les appels à la raison, la directrice révoquée continue de semer le chaos parmi les parents, en utilisant une page Facebook qui m’appartient initialement», a-t-il affirmé. «Les tribunaux ont statué sur toutes les affaires en rejetant ses demandes, permettant l’exécution de l’expulsion avec l’appui des forces de l’ordre».
Le nouveau patron de l’école a également publié des documents prouvant, selon lui, son rôle de fondateur légitime de l’école. Il souligne que l’accréditation de l’établissement est composée de deux parties : un acte de création et une autorisation d’ouverture, cette dernière étant souvent dissimulée par son ex conjointe, selon ses dires. «Où est la fraude? Elle consiste à cacher le document du fondateur», a-t-il poursuivi. «Peut-elle créer et utiliser le cachet du fondateur? Bien sûr que non.»
« Mauvaise gestion »
L’ex-mari accuse également l’ancienne directrice de mauvaise gestion de l’établissement, notamment en menaçant les enseignants et le personnel, ainsi qu’en fermant les portes de l’école aux autorités locales et à la police. Il affirme que ces comportements illégaux ont contribué à l’instabilité actuelle de l’école.
“Elle a fermé les portes de l’école à la police et à la Direction de l’Éducation. Elle utilise toutes sortes de tactiques malveillantes pour tromper et dissimuler la vérité”.
Il a aussi dénoncé une collecte d’argent via des reçus qui, selon lui, n’ont aucune valeur légale. Il a donné à la directrice et à son équipe un ultimatum de 24 heures pour restituer les fonds perçus illégalement ou les verser sur le compte de l’école, sous peine de prendre des mesures supplémentaires.
Inquiétude et confusion
Face à cette situation inattendue, de nombreux parents ont exprimé leur frustration et leur confusion, notamment concernant la validité des paiements déjà effectués pour la scolarité de leurs enfants. Sur Facebook, plusieurs témoignages de parents laissent transparaître une grande inquiétude.
«Ce matin, le directeur nous a dit que les paiements précédents ne sont plus valables et que nous devons nous arranger avec l’ancienne directrice», a partagé un parent. Un autre ajoute : «Notre paiement a été refusé, et on nous demande de refaire le règlement d’ici décembre.»
Beaucoup de parents se demandent ce qu’il adviendra de leurs enfants, notamment ceux qui doivent passer des examens nationaux dans les mois à venir. Un parent témoigne : «L’avenir de l’école est incertain. On m’a dit ce matin à l’académie que la situation n’est pas encore clarifiée.»
«Mes enfants ne reconnaissent plus leur école. Il n’y a pas de système clair, et ils se retrouvent face à des enseignants qu’ils n’ont jamais vus», a déclaré une mère inquiète. Elle craint que ces changements perturbent la préparation de ses enfants aux examens nationaux.
Appel à une intervention urgente
Alors que le conflit continue de se dérouler devant les tribunaux, l’avenir de l’école El-Awael reste incertain. Les élèves, les parents et l’équipe éducative sont pris dans un imbroglio administratif et légal qui pourrait avoir des répercussions sur la scolarité des enfants, en particulier ceux qui s’apprêtent à passer des examens cruciaux. Cette affaire, qui met en lumière les dangers de conflits internes dans les établissements privés, souligne également l’urgence d’une intervention des autorités pour protéger l’éducation des élèves et stabiliser la situation.
Par : Mahdi AMA