Par : Hamid Baali
Guelma, censée être une vitrine de la wilaya, est livrée à elle-même car les responsables locaux sont aux abonnés absents, au grand dam des autochtones qui assistent impuissants à une descente aux enfers de leur ville. Pour des raisons inexpliquées, un laisser-aller flagrant est déploré dans tous les quartiers et cités sans susciter la moindre réaction des élus locaux. Une virée effectuée ce jeudi 3 juin nous a confirmé que le chef-lieu de wilaya est à l’abandon total. Sur les hauteurs de la ville, c’est le même constat amer ! La cité Chéghib Rabah, ex-cité Fougerole, a perdu son charme des années 80. Les espaces verts, les terrains vagues sont submergés d’herbes sauvages dont la hauteur dépasse les deux mètres. Brahim, un sexagénaire, occupant un logement dans un bâtiment collectif, manifeste son mécontentement : ” Nous avions formulé de nombreuses requêtes à notre municipalité pour nous assister et nous accompagner dans l’amélioration de notre cadre de vie et nous avons essuyé une fin de non-recevoir ! Tous les jets d’eau de la ville sont à l’arrêt depuis des années et, à l’orée de la saison estivale, cette carence se répercute négativement sur notre qualité de vie ! Nous aurions aimé que le wali et le chef de daïra de Guelma s’impliquent pour mettre le holà à cette dérive ! Dans un passé récent, des responsables, commis de l’Etat, arpentaient les quartiers de la ville, dialoguaient avec les citoyens, écoutaient leurs doléances et intervenaient efficacement auprès des édiles de la ville !
Au centre-ville, les rues sont sales car elles ne sont plus balayées depuis des lustres. En effet, d’aucuns se demandent que sont devenus les bataillons de balayeurs communaux qui étaient dispatchés dans tous les secteurs de la ville et accomplissaient une besogne louable ! Des citoyens nous confient que des dépotoirs à ciel ouvert, des immondices collectées lors des campagnes de volontariat sporadiques n’ont jamais été enlevés à bord de camions ! Depuis des mois, ils ternissent l’environnement au milieu de canettes de bière, de bouteilles en plastique et déchets hétéroclites et cela représente un danger écologique pour les riverains.
Des jeunes gens ont saisi l’opportunité de Le Provincial pour exposer les doléances qui leur tiennent à cœur : ” Nos deux piscines communales sont à l’arrêt depuis la nuit des temps en dépit des promesses des responsables locaux qui avaient déclaré qu’elles seraient réhabilitées pour accueillir des baigneurs car Guelma a le triste privilège de détenir le record de la wilaya la plus cuniculture du Nord de notre territoire puisque le mercure grimpe allègrement à plus de 46° C à l’ombre ! De nombreuses familles ont été endeuillées ces dernières années puisque faute de piscines, leurs enfants allaient se baigner en été dans les barrages, retenues collinaires et oueds où ils s’étaient noyés !».
Guelma a perdu ses lettres de noblesse de ville la plus propre et la mieux éclairée des années 80 !
Décidément, le constat est amer et désespérant pour nos interlocuteurs qui saisissent cette opportunité pour lancer un appel pressant aux élus et responsables locaux car la ville de Guelma agonise !