Par : Hamid Baali
Ces dernières semaines, le chef-lieu de wilaya est investi par de nombreux Subsahariens qui ont fui leurs pays respectifs, secoués par des combats fratricides, la famine, l’insécurité et le chômage. Ils font désormais partie de l’environnement puisque des groupes de femmes, accompagnées d’enfants en bas-âge circulent dans tous les quartiers et cités et se postent aux abords des feux de signalisation pour demander l’aumône aux automobilistes qui sont de passage. Ils n’hésitent pas à prendre des risques en se positionnant sur les routes à grande circulation, les carrefours et sens giratoires pour tenter d’apitoyer les occupants des véhicules. D’aucuns, secoués par cette misère humaine, se battent désespérément pour vivoter un tant soit peu afin d’échapper à leur triste sort.
Les autochtones ne restent pas insensibles et ils mettent volontiers la main à la poche pour secourir ces apatrides mal vêtus, affamés et épuisés qui ne baissent pas les bras pour survivre. Des citoyens des deux sexes abordent ces malheureux en leur offrant des fruits, de l’eau minérale, du yaourt, du fromage et autres produits de première nécessité. D’autres leur paient des sandwichs de grillades, brochettes ou merguez et sont récompensés par des sourires épanouis et des remerciements en langue arabe. Des mères de familles leur proposent des plats de couscous agrémentés de morceaux de viande, de la galette croustillante, des bols de lait chaud, des jus de fruits et des douceurs, car la vue des enfants et des bébés est insoutenable.
Une dame d’un âge mûr visiblement attendrie s’exclame : ” Ce sont des Musulmans qui ont déserté leur pays natal et qui sont en quête d’un minimum de dignité. Notre religion est tolérante et généreuse et il est de notre devoir de les aider selon nos moyens ! La vue des enfants en bas âge me chagrine et j’invite mes compatriotes à venir au secours de ces Subsahariens qui sont nos frères et nos égaux ! “. Dès la tombée de la nuit, ces groupes de réfugiés se hâtent pour rallier un logis de fortune, une bâtisse abandonnée, des arcades au centre-ville ou des chambres louées à un prix symbolique pour y passer la nuit.
Les responsables du Croissant rouge algérien apportent une aide appréciable à ces malheureux en leur offrant de la literie, des vêtements, des produits alimentaires et nous avons assisté de visu à des distributions. Ces Subsahariens ont droit à des bains, des douches car l’hygiène corporelle et vestimentaire est indispensable, ce sont des êtres humains qu’il faut respecter et sécuriser. De toute évidence, la population guelmoise n’éprouve aucune hostilité à leur égard et souhaite ardemment que les pouvoirs publics s’impliquent en leur proposant des refuges dotés de toutes les commodités, à savoir dortoirs, douches, toilettes, réfectoire et cuisine et ce ne serait que justice !