Par : Hamid Baali
Confrontée depuis mars 2020 à la pandémie de Covid-19 qui a causé tant de décès et tant de deuils, la population guelmoise est à présent la proie d’une canicule sans précédent qui a bouleversé sa qualité de vie. Depuis plusieurs jours, le mercure grimpe allègrement à 51°C au soleil au grand dam des autochtones qui souffrent le martyre car l’air devient irrespirable et il est vivement déconseillé de sortir. En effet, les insolations sont à redouter chez les personnes âgées, les bébés, les femmes enceintes, les malades chroniques et ceux qui ont des difficultés respiratoires. De nombreuses consultations sont enregistrées au service des urgences de l’EPH docteur Okbi où des hospitalisations sont prescrites pour des cas de déshydratation et d’insolations dont les conséquences sont souvent fatales. La radio régionale ne cesse de prodiguer à longueur de journée des recommandations médicales, en l’occurrence se confiner chez soi, boire beaucoup d’eau fraîche, se doucher et consulter un médecin à la moindre alerte.
Pour des raisons que seuls les climatologues sont en mesure d’expliquer, la wilaya de Guelma détient le triste record de la wilaya la plus chaude du Nord du territoire national ! A titre illustratif, les habitants vivent un véritable calvaire et, même durant la nuit, la température dépasse les 35° C ! La climatisation est mise à contribution par les familles qui ne savent plus à quel saint se vouer car il est impossible de vivre dans des logements surchauffés par l’utilisation de la cuisinière lors de la cuisson des repas. Nous apprenons que des climatiseurs sont devenus inopérants à cause des grosses chaleurs et les appartements deviennent des fournaises ! Ce sont ceux qui habitent au dernier étage des immeubles collectifs qui sont les plus pénalisés, car la dalle devient une chaudière et c’est pourquoi les occupants consentent des sacrifices financiers en installant deux ou trois climatiseurs pour prétendre à un peu de fraîcheur !
Les rues sont désertées et seules quelques personnes osent mettre le nez dehors pour se rendre chez l’épicier, le marchand de fruits et légumes, le boulanger ou la supérette du quartier. Handicapées par un soleil de plomb, suant à grosses gouttes, pliant sous le poids des couffins et sachets, elles peinent à regagner leurs domiciles. L’environnement est hostile, à savoir vent de sable, des décharges à ciel ouvert de déchets hétéroclites au niveau des espaces verts, terrains vagues et squares du chef-lieu de wilaya, animaux errants et surtout une chaleur insoutenable .
La pandémie de Covid-19 s’est installée de plain-pied dans notre région et ce sont les réseaux sociaux qui sont une précieuse source d’information aux Guelmoises et Guelmois atterrés par cette calamité. Le ballet des ambulances actionnant les sirènes et les gyrophares, créent un climat de psychose et d’angoisse, car des hospitalisations sont opérées au niveau du centre de référence anti-Covid-19 Maâlem Mohamed à Guelma. Des décès sont annoncés quotidiennement et certaines familles ne signalent pas la mort de leurs proches car elles estiment que cette épidémie est taboue ! Les internautes signalent qu’à la suite d’une saturation des services d’admission de cette structure sanitaire, les ambulances sont orientées désormais vers l’EPH Ibn-Zohr, sis au centre-ville. Des sources médicales affirment que la situation sanitaire s’est sérieusement aggravée cette semaine et le confinement décidé par les pouvoirs publics est observé par la population qui vit des moments dramatiques.
Notre wilaya est soumise à deux calamités, la Covid-19 et cette canicule exceptionnelle et, la seule consolation qui lui est consentie, c’est la distribution régulière et généreuse de l’eau potable dans les foyers. Cette précieuse source de vie permet à tout un chacun de prétendre à une douche réparatrice et à observer les règles d’hygiène préventives. Des citoyens saisissent l’opportunité de notre journal pour interpeller les pouvoirs publics afin de classer la wilaya de Guelma avec celles du Sud et des Hauts-Plateaux et de lui accorder un statut spécial.