Par : A.A.
La grève à laquelle a appelé la fédération des boulangers aurait été largement suivie. Selon un représentant de cette corporation, le taux de suivi serait estimé à plus de 80%. En effet, ce débrayage a lourdement pénalisé les cuisines de collectivités de certains établissements publics, appelées à revoir leurs menus. Devant les tergiversations des pouvoirs publics, le recours à la grève était, selon notre interlocuteur, inévitable. De leur côté, les ménagères ont été, elles aussi, contraintes à ne pas compter sur cette matière en cette journée de samedi, premier jour de l’année 2022. Pour rappel, les boulangers, par le biais de leur fédération nationale, revendiquent, entre autres, la subvention par l’Etat de la farine et la revalorisation de la marge bénéficiaire à hauteur de 15% à 20%, au lieu de 2%. Un taux qu’ils estiment dérisoire et ne correspondant plus aux multiples charges d’un métier de plus en plus difficile. Un métier que de nombreux jeunes continuent, faut-il le souligner, de bouder pour des raisons essentiellement liées à des conditions de travail à la limite du tolérable. Surexploités par certains propriétaires de boulangeries, ces jeunes artisans finiront par abandonner carrément le métier. Un problème auquel les boulangers à Constantine sont aujourd’hui confrontés. Difficile de dénicher, reconnaissent-ils, quelqu’un de compétent maitrisant parfaitement les rudiments de ce métier. Un souci qui s’ajoute aux autres revendications soulevées par une corporation qui se trouve actuellement isolée. Et dans cette affaire, le consommateur n’a, en effet, qu’une seule revendication : son droit à une baguette de pain de qualité et avec un prix raisonnable. Chose qui est loin d’être évidente aujourd’hui, pour prendre les dires d’un citoyen, rencontré devant une boulangerie fermée au centre-ville. Ce dernier n’a pas du tout caché sa colère de cette grève à laquelle il ne s’attendait pas, notamment en ce premier jour de l’année.