L’eau est une denrée qui se raréfie de plus en plus. Si les causes climatiques sont à l’origine du stress hydrique auquel fait face le pays et qui persiste, il n’en reste pas moins que le facteur humain est aussi responsable, dans une certaine mesure, du manque dans les foyers.
S’il y a un fléau qui prend de l’ampleur depuis plusieurs années, c’est celui de la réalisation de puits sans autorisation dans la plupart des communes de la wilaya d’Annaba. Personne n’est dans la capacité d’établir un inventaire détaillé sur le nombre de puits réalisés sans autorisation à travers la wilaya. Ces forages illicites sont exploités illégalement pour alimenter des bains maures, des douches publiques, des stations de lavage de véhicules ou encore pour l’irrigation de terres agricoles, particulièrement en zones rurales.
Si quelques-uns de ces puits sont creusés dans l’enceinte des demeures des particuliers, à l’effet de subvenir aux besoins des ménages, d’autres sont forés à l’intérieur de certaines entreprises économiques. De nombreux citoyens de certaines communes s’interrogent sur le rôle de la direction des ressources en eau pour bannir ce genre de pratiques et mettre un terme à ce gaspillage. Il est grand temps, nous dira notre interlocuteur « d’activer la police des eaux », instituée dans le cadre de la loi n° 05-12 du 4 Août 2005, relative à l’eau, chargée de contrôler le champ de l’utilisation dans tous les domaines et de lutter contre le gaspillage.
Les prérogatives de la police des eaux sont clairement définies dans le texte de loi, notamment dans ses articles 159 et 161, ainsi que l’article 164 qui stipule « à conduire, devant le procureur de la République ou l’officier de police judiciaire compétent, tout individu surpris en flagrant délit d’atteinte au domaine public hydraulique ». C’est dire que l’arsenal juridique existe et dans le cas présent, il s’agit juste de réactiver la police des eaux pour remédier à une situation qui porte préjudice à la wilaya et qui ne saurait durer sous peine d’hypothéquer les ressources hydriques de la région.
Par : A.Ighil