Par : Hamid Daoui
Depuis la création de la multitude des entreprises publiques à caractère industriel et commercial (Epics) dans la commune d’El-Khroub, les contradictions sociopolitiques entre élus locaux et responsables se sont exacerbées à coups de limogeages répétés, ayant participé à la déstabilisation de ces entités, censées assurer les multiples plans de charges et missions de service public qui leur sont confiés par l’APC, moyennant des subventions octroyées à cet effet. Le premier clash qui a éclaté a mis en opposition la direction de l’entreprise des travaux de l’éclairage public (ETREP) et le P/APC, en sa qualité de président du conseil d’administration (CA). Dans ce conflit, la manipulation d’ouvriers a été instrumentalisée pour peser dans le rapport de forces et solder le bras de fer au profit du maire par le licenciement définitif du directeur. Depuis, la brèche a été grande ouverte avec la multiplication de ces conflits d’appareils, prenant en otage les travailleurs et souvent les administrés victimes des dommages collatéraux des grèves de la poubelle, de l’insalubrité, de la dégradation du milieu urbain et son environnement rongé par les broussailles et autres déchets éparpillés dans les quartiers populaires et l’obscurité, au propre et au figuré, dans la ville déserte en matière de culture.
Dans cet ordre de choses, après l’ETREP, c‘était le tour de l’Office culturel (Oscult) qui a vu sa directrice licenciée à la suite d’un complot fomenté par l’APC en laissant la ville dans un désert culturel après avoir été égayée de quelques manifestations joyeuses auparavant. La déstabilisation de cet office a donné l’occasion à plusieurs élus et responsables de se relayer à sa tête jusqu’à nos jours avec, à terme, 5 mois impayés pour ses quelques employés ne dépassant pas les doigts d’une seule main !
La cascade des limogeages et déstabilisations ne s’arrête pas là !
L’entreprise d’assainissement(EPCA) et l’entreprise des espaces verts (ECEV) ont été dans le collimateur du maire pour subir, elles aussi, le même sort. Le directeur de l’EPCA a été démis de ses fonctions et placé dans une voie de garage et celui de l’ECEV a été limogé avant d’être rappelé pour prendre la tête du poste vacant de l’EPCA pour, ensuite mettre la double casquette en prenant dans le même mouvement la tête de son entreprise d’origine, l’ECEV dont les ouvriers n’ont pas perçu 5 mois de leurs salaires ! Il a la charge de gestion des deux entités à la fois !
Le bal des « têtes coupées » n’est pas terminé dans les entreprises de l’APC, le directeur de l’EASR, avec 2 mois impayés sur les 4 mois d’impayés d’il y a quelques temps, un fonctionnaire ayant eu pendant une longue durée la charge de la direction technique avant sa nomination a été, lui aussi, démis. Il a été remplacé par celui de l’entreprise de gestion urbaine de la ville nouvelle Ali Mendjeli (EGUVAM) qui assume la double fonction comme celui précité de l’ECEV !!
Par ailleurs, ce dernier a fait l’objet d’un limogeage décidé par l’ex-chef de l’exécutif de la wilaya, pour une affaire d’achat d’un véhicule de tourisme neuf sur recommandation du maire. Il a été réintégré par la suite et le véhicule a été réquisitionné par les services de la wilaya de Constantine.
Quant à l’énigmatique entreprise communale de maintenance et d’aménagement du patrimoine (ECMAP)qui monopolise tous les projets de la réfection des écoles qu’elle sous-traitent avec des entrepreneurs privés, triés sur le volet par l’APC, dont les ouvriers viennent tout juste, selon des sources à vérifier, de recevoir la totalité de leurs 5 mois de salaires impayés, ce dernier n’a pas échappé aux menaces de limogeages par le maire.
Des organigrammes disproportionnés
Dans cette situation ubuesque où se trouve la multitude des Epics avec leurs organigrammes disproportionnés par rapport à leurs tailles et leurs champs d’action, devenues pléthoriques et budgétivores où la masse salariale et ses charges sociales représentent un fardeau pour son « manager et son staff dirigeant mieux payés légalement ». Ceci à côté des ouvriers sous rémunérés, avec des retards allant à plusieurs mois de salaires et primes de rendement collectif impayés, l’incertitude quant à leur devenir taraude les esprits des ouvriers angoissés à chaque fin de mois et les administrés inquiétés par les dommages collatéraux qui en résultent d’autant que la clochardisation de leur ville avance à grands pas, car tous les budgets communaux sont bouffés par ces Epics et leurs dizaines de sous-traitants. Un casse-tête insoluble à méditer pour l’APC, en ces temps de crise exceptionnelle.