Par : Hamid Daoui
La mairie d’El-Khroub est quotidiennement assiégée par les administrés au même titre que ses antennes de l’état civil, réparties à travers les secteurs et les agglomérations. Si le siège ne désemplit pas avec les citoyens qui affluent chaque jour demander leurs droits ou déposer leurs dossiers de préoccupations sociales, en exigeant leurs satisfactions qui ne pointent pas à l’horizon en dépit des nombreuses formes de protestations, l’on a observé, hier, des parents venus réclamer la dotation en livres scolaires pour la scolarité de leurs enfants dans le cadre des missions sociales dévolues dans les prérogatives de l’APC.
Dans leur désarroi à se procurer les manuels scolaires avec la nouvelle procédure de distribution-vente en cacophonie indescriptible, les parents ne savent plus à quel saint se vouer ! S’absenter de leur travail plusieurs jours d’affilée ne constitue pas une solution idoine avec les ponctions opérées sur leurs rémunérations, déjà fortement laminées par l’érosion continue du pouvoir d’achat !
Pendant que les livres sont déjà exposés dans les rues, en vente libre sur des étalages de fortune du marché informel, le centre de distribution sis dans les ex- ateliers de l’ancien collège technique n’arrivent plus à contenir les foules qui se bousculent sous un soleil de plomb pour arracher les produits de cette marchandisation de l’école gratuite de la République, remise en cause par l’austérité menée par les politiques néolibérales de ces dernières années ayant ruiné tous les « acquis » des services publics sociaux.
Dans l’antenne principale de l’état civil, les administrés ne cessent d’affluer en foule pour le retrait des extraits de naissance, fiche familiale et autres formulaires exigés par la bureaucratie de l’administration et toutes les institutions et entreprises. Toutefois, un nouvel appareil d’établissement des cartes d’identité biométrique a été nouvellement installé après que l’ancien ait été jeté au rebut pour défaut de fonctionnement pendant plusieurs semaines, voire des mois.
Ce qui a davantage accru l’affluence des gens qui, faut-il le souligner, préfèrent se diriger vers cette antenne municipale principale que vers celles existantes dans la proximité de leur lieu de résidence. Et, comme d’habitude, les préposés aux guichets submergés de demandeurs de pièces dans un climat d’exaspération de tout le monde présent, avec ce qui s’ensuit comme altercations verbales entre administrés et employés mis à rude épreuve avec leurs nerfs à fleur de peau. Cette situation est reproduite aussi dans les délégations municipales de l’état civil, situées à la nouvelle circonscription administrative de statut de wilaya décrété à la nouvelle ville Ali Mendjeli administrée, faut-il le préciser, par la mairie du chef-lieu de commune, El-Khroub, tout en ayant ses propres budgets sectoriels de l’Etat, détenus par une entreprise de gestion créée à cet effet !! Sans commentaires !
Même les six entreprises locales budgétivores en passant au statut d’entreprise publique à caractère industriel et commercial (EPIC) relativement autonomes dans leurs gestions, s’en remettent au budget communal dépassant le stade conventionnel de leurs plans de charges. Alors que celles-ci n’arrivent pas à équilibrer leurs finances et encore moins dégager de plus-values de leurs prestations de services avec des particuliers publics et privés afin de servir à un cash-flow pour l’investissement en matériels…etc. Pis, leurs ouvriers sont le plus souvent sans salaires pendant des mois, assiégeant la mairie pour faire valoir leurs droits salariaux dans ce contexte difficile de la rentrée sociale explosive à tous égards. D’où l’exigence d’un changement radical tel qu’exprimé pacifiquement par le hirak révolutionnaire pour dépasser définitivement cette impasse mortelle pour le pays !