Par : Hamid Daoui
Vraisemblablement, la crise sociale se manifeste durement pour beaucoup de gens de toutes les couches populaires. La flambée des prix n’épargne aucun produit de large consommation et autres articles indispensables à la vie des ménages. L’hiver aggrave la situation avec ses besoins spécifiques de bien manger à sa faim, se couvrir du froid et être au chaud chez soi, dans un minimum de confort.
Cependant, dans les faits toutes les commodités font défaut pour nombre de gens qui ressentent la dureté de la vie quotidienne, sans pouvoir y arriver à bout, sans ressources financières suffisantes. Tout le monde du travail se plaint de la cherté de la vie qui jette des pans entiers de la société dans la pauvreté, la misère et la mendicité. Nonobstant les sans domicile fixe « SDF » qui errent en passant leurs nuits dehors sous un froid glacial pendant que nombre d’infrastructures sociales d’hébergement sont vides et carrément vacantes ou utilisées à d’autres fins, à l’instar de l’ancienne auberge de la jeunesse à El-Khroub et d’autres locaux ailleurs !
Autres faits illustratifs devenus courant en ville, c’est le nombre sans cesse croissant de personnes pauvres, quémandant auprès des gens devant les entrées des restaurants, pâtisseries et boulangeries. Hier vendredi, sur la chaussé de la rue Chibane Tateb (ex-rue de la gare), une vieille dame a demandé au marchand de fruits et légumes en camionnette de lui peser « une mandarine » parce qu’elle n’a pas assez d’argent pour s’en offrit plus pour apaiser son envie de déguster ce fruit abondant dans notre pays. Un client sur les lieux, visiblement touché par cette scène lui a payé un demi kilo.
Des nombreuses personnes, victimes du chômage imposé par la crise pandémique ou autres faillites de leurs employeurs privés ou publics, en manque d’argent pour honorer les salaires de leurs ouvriers ainsi que des employés de l’administration municipale sous-payés, renforcent le marché de l’informel par la revente des objets de récupération pour les uns ou trouver des jobs complémentaires « non déclarés » chez des particuliers privés pour tenter de joindre les deux bouts du mois difficilement. Toutefois, tout ce beau monde, appauvri par la crise, rencontre d’énormes difficultés à honorer ses redevances locatives en loyers, factures de gaz et d’électricité ou encore celle de l’eau potable et se trouve par conséquent sous la menace de coupures de ces énergies, brandies par ces entités publiques elles-mêmes se plaignant du manque à gagner en milliards de recouvrements impayés, dans ce dilemme insoluble dans la voie du développement néolibéral, emprunté par les pouvoirs publics qui envisagent de surcroit la suppressions des subventions en aggravant davantage les inégalités sociales.
Par ailleurs, alors même que les citoyens réclament le minimum d’une vie décente et humaine au regard de la flambée, en revalorisant les revenus des salariés, retraités et pensionnés restés stables, des locataires des blocs de la zone P, I et H de Massinissa et du nouveau pôle urbain Ain-Nhass, réclament le raccordement de leurs foyers en énergie gazière en cette période de froid glacial légendaire sur les hauteurs de cette contrée. « Les zones d’ombre » en milieu urbain existent bel et bien avec leurs poches de la pauvreté .