Le projet de la cour de justice d’Annaba qui était bien parti pour devenir la plus grande structure de justice du pays, connait d’importantes difficultés venues compromettre sa livraison.
Alors que les travaux de réalisation sont estimés à 85 %, les fonds réservés à ce projet ne sont plus suffisants pour aller jusqu’au bout de l’objectif.
Cette situation à pousser la wilaya d’Annaba à demander des fonds supplémentaires à l’Etat pour permettre sa livraison, dans le meilleur des cas, pour l’année prochaine.
C’est en tout cas ce que nous a révélé une source administrative proche du dossier ; selon la même source, une soixantaine de milliards supplémentaires serait nécessaire pour permettre la relance des travaux et leur achèvement dans un futur proche.
Par ailleurs, notre contact nous confie que c’est le facteur temps qui a eu raison de ce projet et du budget qui lui avait été alloué. Les 90 milliards débloqués en 2011 n’ont évidemment plus la même valeur en 2020. La flambée des prix des matériaux de construction et des prestataires ces dernières années, ne pouvait plus suivre la répartition budgétaire initialement prédéfinie.
Devenu un véritable fardeau pour les pouvoirs locaux qui trainent ce projet depuis plus d’une décennie, ce pôle du secteur de la Justice était pourtant censé redonner à la ville d’Annaba son statut de grande ville.
A plusieurs reprises, le chef de l’exécutif actuel, M. Berimi, a haussé le temps n’hésitant pas à être menaçant lorsqu’il soulève ce sujet. Lors d’une visite menée en 2021, M Berimi avait déclaré que la situation de ce projet était « honteuse ». Il avait ajouté : « Il est inconcevable qu’un tel projet qui a à son actif plusieurs avenants, n’ait pas été achevé à ce jour ! »
Située en hauteur entre les quartiers des Crêtes et de Beni Mhafeur, l’assiette foncière qui avait été réservée à ce projet devait aider à le mettre en avant et à signifier son importance.
Notons que ce site devait abriter le tribunal actuel de Beni Mhafeur et la cour de justice, censés être livrés en même temps. Si le tribunal a été livré en 2018, après moult pressions de la part de l’exécutif local, la cour de justice et encore en chantier.
Si le design du siège du tribunal présente un aspect urbanistique ordinaire, celui de la cour a une architecture imposante avec une façade de style arabo-mauresque. Les structures intérieures devraient être élaborées avec des matériaux d’exception, à l’instar de marbres et de granit de haute qualité. Des ébénistes seront également sollicités pour les parties construites en bois de haute qualité.
Par : M. L