Par : Hamid Daoui
Le perpétuel problème des rémunérations impayées pousse pour la énième fois les ouvriers de l’entreprise communale des espaces verts (ECEV) de l’APC d’El-Khroub à protester devant le cabinet du chef de l’exécutif de la wilaya de Constantine. À l’instar de la multitude d’entreprises EPICs de la commune qui traversent la même situation financière délicate de leurs personnels impayés dans un cycle trimestriel relayé d’une entreprise à une autre, les ouvriers de l’ECEV seraient à leur cinquième mois sans traitement, en plus du mois de congé annuel, disent-ils après avoir revendiqué leurs dus impayés dans des sit-in observés devant le siège de la mairie.
Pour rappel, toutes ces entreprises, y compris l’ECEV, survivent à travers les subventions que leur verse l’APC à chaque fois qu’elles rencontrent des difficultés de trésorerie pour honorer leurs engagements contractuels de la masse salariale disproportionnée envers les catégories professionnelles de ses employés ou encore ceux, nombreux, des sous-traitants et fournisseurs privés.
Ces opérateurs privés recourent le plus souvent aux tribunaux pour recouvrer leurs créances et dettes en millions de dinars qu’ils détiennent sur l’ECEV. Ces sommes importantes sont inhérentes à des ouvrages, tâches et services réalisés par ces opérateurs privés. A chaque fois, ils obtiennent gain de cause par voie judiciaire en bloquant le compte bancaire de l’ECEV jusqu’au recouvrement de leurs dus.
Curieusement, les EPICs communales n’ont jamais entretenu des sous-traitances entre elles et préfèrent les chercher chez le secteur privé ! Il en va du transport et livraison de la terre pour les besoins de fertilisation des espaces verts réalisés jusqu’à leur irrigation par citernes d’eau payées au prix fort.
Cependant, les travaux de « verdure » de l’ECEV, relevant des plans de charge et ses missions au sein de la ville se focalisent exclusivement sur les alentours et voies de certaines institutions publiques ou les principaux chemins fréquentés par les autorités officielles, afin d’exhiber « l’exploit d’un prestige trompeur du développement vert en vogue dans l’environnement urbain, en vain. Les quartiers populaires sont livrés à la dégradation du sol de leur milieu, rongé par les broussailles et toutes sortes de déchets et des odeurs nauséabondes. Pas même des arbustes de fleurs désodorisantes pour atténuer la pollution de l’air qui agresse les narines des locataires et passants.
Par ailleurs, outre l’embellissement des espaces de certains édifices de l’hôtellerie et autres espaces privés, L’ECEV détient des créances impayées relatives aux travaux réalisés pour les équipements du groupement militaire de la Gendarmerie nationale à la circonscription de la nouvelle ville Ali Mendjeli et bien d’autres sites situés en dehors de la commune mère et ses habitants contribuables qui vivent dans un cadre désagréable !
Au bout du compte, l’argent public et des contribuables de la commune versé aux 6 EPICs ne bénéficie pas à l’amélioration urbaine de la ville et encore moins aux règlements des salaires des ouvriers angoissés, qui peinent à joindre les deux bouts dans une rentrée sociale difficile, caractérisée par la flambée des prix. Une restructuration sérieuse de ces entreprises s’impose pour ne plus revivre l’éternel problème des salaires et réduire les choses à leurs justes proportions par l’élimination de leurs dysfonctionnements nombreux avec des mesures exceptionnelles dans cette crise exceptionnelle dont la solution relève, désormais, d’une rupture radicale telle que préconisée par le hirak populaire !