Lors de sa visite durant la journée d’avant-hier à la wilaya d’Annaba, M. Taha Derbal, ministre de l’Hydraulique, a supervisé plusieurs projets stratégiques, mettant en lumière les avancées significatives, mais également les retards préoccupants dans la gestion des ressources en eau. Cette tournée, marquée par des réalisations notables et des dysfonctionnements inquiétants, a permis au ministre d’adresser des instructions fermes, avec des échéances précises et des attentes claires.
Station de pompage Sidi Brahim en bonne voie
La première étape a conduit le ministre à la station de pompage Sidi Brahim, un projet essentiel pour la gestion des eaux pluviales, notamment dans la zone d’extension portuaire. Avec un taux d’avancement de 80%, ce chantier, malgré sa complexité technique, progresse selon les attentes.
M.Derbal a souligné l’importance environnementale et sanitaire de ce projet, qui vise à réduire la pollution et à améliorer la qualité de vie des habitants. «Ce projet reflète une gestion exemplaire. Cependant, il est impératif de veiller à son achèvement dans les délais fixés», a-t-il déclaré, tout en félicitant l’entreprise exécutante pour son expertise.
Mise en service de la station El Rym
La deuxième étape a été marquée par la mise en service officielle de la station de pompage située à la cité El Rym, un ajout stratégique aux infrastructures hydrauliques de la wilaya. Selon le ministre, cette station joue un rôle crucial dans l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable et la préservation de l’environnement.
M.Derbal a rappelé l’importance de maintenir ces installations en bon état, soulignant que leur efficacité dépend d’une gestion rigoureuse et d’une maintenance régulière. «Cet équipement est une pierre angulaire pour garantir un accès équitable à l’eau, un droit fondamental pour nos citoyens», a-t-il affirmé.
Barrage écrêteur de Bouhdid : retards et rappel à l’ordre
Le barrage “Bouguentas”, situé sur l’Oued Bouhdid, à 5 km au Sud-Ouest d’Annaba, est un projet vital pour protéger la ville des inondations. Cependant, son état d’avancement a suscité la désapprobation du ministre. Prévu pour août 2025, le chantier accuse un retard que M. Derbal a qualifié d’inadmissible.
«Le danger des inondations est réel et permanent, particulièrement avec les changements climatiques et la pluviométrie irrégulière. Les retards ici sont une mise en danger directe des populations», a-t-il averti.
Face à des excuses techniques avancées par le maître d’ouvrage, le ministre a exprimé son insatisfaction totale et a fixé une nouvelle échéance : le mois de juin 2025 pour la livraison, avec une mise en service définitive au 5 juillet 2025. Il a également ordonné un renforcement des équipes pour garantir le respect des délais.
Le wali a, de son côté, tenu à rappeler que les travaux partiellement achevés ont déjà prouvé leur utilité, notamment lors des récentes pluies.
Vers l’achèvement des réservoirs de Chaïba
À Sidi Amar, le ministre a inspecté les travaux de construction de deux réservoirs de 10.000 m³ chacun, en aval de la station de dessalement de Draouche. Pris en charge par COSIDER, ce projet affiche des progrès notables, avec un délai global de réalisation fixé à 16 mois.
Selon M. Derbal, ce projet renforcera considérablement la capacité de stockage d’eau potable dans la région, répondant ainsi à la demande croissante. «Nous sommes proches de l’achèvement. La coordination entre les différentes équipes a permis d’éviter les retards, ce qui est à saluer», a-t-il ajouté.
Défaillances à l’aval de la station de dessalement
La dernière étape de la visite a mis en lumière des défaillances graves. Les travaux de raccordement à l’aval de la station de dessalement de Draouche, confiés à l’EURL TGCTP, sont en retard flagrant. Alors que six (6) mois se sont écoulés depuis le lancement, les travaux de terrassement viennent à peine de débuter.
Cette situation a provoqué la colère du ministre, qui a fustigé la mauvaise gestion du projet. «Ce n’est pas un projet de loisir. Il s’agit d’un projet vital pour permettre à la population de boire de l’eau. Un tel retard est inadmissible», a-t-il déclaré, ajoutant que les justifications avancées par l’entreprise ne sont pas crédibles.
Le ministre a également dénoncé l’absence du Pdg de l’Entreprise nationale de réalisation générale des travaux hydrauliques (GTH), dont le siège se trouve à Annaba. «Il est inconcevable que le responsable principal ne soit pas présent lors d’une visite ministérielle. C’est un manque de respect flagrant envers l’État et les citoyens», a-t-il tonné. Avant de se retirer et en signe de protestation, M. Derbal a ordonné la création d’une commission d’inspection pour évaluer la situation sur le terrain.
Cette visite a permis de dresser un bilan contrasté des projets hydrauliques à Annaba, entre satisfaction pour les avancées et fermeté face aux retards. M. Taha Derbal a réaffirmé son engagement pour une gestion rigoureuse des ressources en eau, un enjeu essentiel pour le développement durable et le bien-être des citoyens.
Par : Mahdi AMA