Par : Hamid Baali
La wilaya de Guelma avait bénéficié au début des années 2000 de la réception du barrage de Bouhamdane, réalisé par une importante société italienne qui avait concocté une étude préalable et finalisé une station d’épuration des eaux afin d’alimenter en eau potable 6 communes, en l’occurrence Guelma, Houari Boumediène, Hammam-Debagh, Roknia, Medjez-Amar et Bendjerah. Cet ouvrage hydraulique, implanté dans la commune de Hammam-Meskoutine distant de 25 kilomètres du chef-lieu de wilaya, censé répondre aux besoins de la population en eau potable doit fournir chaque année un volume de 25 millions de m3 aux agriculteurs pour l’irrigation de leurs cultures. D’une capacité théorique de 185 millions de m3, il est pénalisé depuis quelques années par une faible pluviométrie. Son taux de remplissage est insuffisant au grand dam des ménages qui sont confrontés épisodiquement à des ruptures de la conduite principale d’un diamètre de 1.000 mm, à des pannes d’énergie électrique, à des piquages illicites par des individus peu scrupuleux et également à de nombreuses fuites d’eau sur le réseau de distribution .
En dépit des interventions des équipes de l’ ADE, Algérienne des eaux, les citoyens endurent un calvaire sans précédent puisque des pannes de plusieurs jours surviennent fréquemment, obligeant les familles à recourir au puisage d’eau au niveau des sources et des fontaines publiques et à des marchands d’eau douce qui sillonnent les cités et quartiers à bord de leurs camions chargés de citernes. Les agriculteurs ont été informés voilà quelques semaines qu’aucun quota de m3 d’eau ne leur sera accordé cette année à cause de la sécheresse hydrique qui sévit dans la région.
Cette semaine, le directeur du barrage de Bouhamdane, M. Mohamed Douakha, s’est exprimé sur les ondes de la radio régionale : ” Notre ouvrage hydraulique a atteint un niveau bas, à savoir 38 millions de m3 d’eau, soit un taux de remplissage de 17,68 % du barrage d’une capacité de 185 millions de m3. L’année dernière, à la même époque, il emmagasinait 61 millions de m3, soit un taux de 33 %. Nous sommes en mesure d’assurer l’alimentation en eau potable des six communes concernées jusqu’à la fin de l’année 2022 et nous espérons une pluviométrie providentielle au cours de la prochaine saison hivernale !”.
Mouloud Mezaâche, chef de service à la DRE, direction des ressources en eau, annoncera que le déficit du barrage impose des mesures d’urgences, en l’occurrence un plan ORSEC, un rationnement de la distribution de ce liquide vital dans les foyers, la réparation illico presto des fuites d’eau dans le réseau de distribution, la lutte contre le gaspillage de l’eau et les branchements illicites. Il est à signaler que le programme de distribution initié jusqu’à présent était quotidien pour 18 communes, un jour sur deux pour 8 communes et un jour sur trois pour les 8 communes restantes.