La ville d’Annaba s’est imposée, hier, comme le cœur battant de l’innovation en Algérie. Sous l’égide conjointe du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire et du ministère de l’Économie de la connaissance, une importante session d’échange d’expertises s’est tenue, réunissant coordinateurs locaux et cadres ministériels autour d’un même défi : dupliquer le succès du Centre d’innovation d’Annaba au sein de onze wilayas modèles.
Dès l’ouverture, Abdelkader Djellaoui, wali d’Annaba, a salué la floraison récente des incubateurs et la vitalité du Centre, véritable catalyseur d’un écosystème numérique dynamique. Il a rappelé qu’en quelques années, la structure a accueilli soixante projets, généré quelque 120 emplois directs et 250 indirects, et organisé des événements phares, dont l’Algérie de la microentreprise et de la numérisation, qui attestent d’une attractivité en pleine expansion.
Au fil de la matinée, la direction de la gouvernance locale a esquissé les grandes lignes d’une feuille de route ministérielle : identification des sites, définition des statuts juridiques, articulation des partenariats public‑privé et élaboration d’un modèle financier pérenne. Le représentant du ministère de l’Économie de la connaissance a, quant à lui, insisté sur l’importance de labelliser les start‑ups et de faciliter l’accès aux appels à projets, soulignant que la réussite de ces centres dépendrait autant de la rigueur administrative que du génie créatif des porteurs d’initiatives.
L’après‑midi a pris des airs de «laboratoire». Les participants, répartis en ateliers thématiques, ont décortiqué les modalités de gouvernance, simulé des plannings budgétaires et confronté leurs hypothèses à l’expertise de Fouad Bostouane, dont l’intervention sur l’intégration de l’intelligence artificielle a mis en lumière des applications concrètes, de la veille technologique à l’optimisation des processus d’incubation. À ses côtés, Mohamed Ali Goudria, directeur du Centre d’innovation d’El Bouni, a partagé les clés de son succès : la reconversion d’espaces délaissés en foyers d’entrepreneuriat et la création d’un réseau de mentors engagés.
Enfin, la présence de talents de la diaspora a conféré à cette journée une portée internationale, en offrant un regard comparé sur les modèles européens et nord‑américains.
Par : Mahdi AMA