Dans la commune de Draa Errich, au cœur de la nouvelle ville Benmostefa Benaouda, abritant plus de 100.000 habitants, la promesse d’un marché de proximité pour fruits et légumes demeure un vœu pieux. Malgré des directives claires émises il y a plus d’un an par le wali d’Annaba pour concrétiser ce projet, les travaux n’ont toujours pas vu le jour, alimentant la frustration des citoyens face à une flambée incontrôlée des prix et une prolifération inquiétante de la vente anarchique.
Le 26 septembre 2023, lors d’une réunion exécutive, le wali a fermement exigé la mise en œuvre rapide de ce projet vital. Pourtant, plus d’un an après, les travaux stagnent. Des courriers répétés, envoyés par des représentants de la Société civile au wali délégué de Draa Errich, soulignent l’urgence d’agir. Datés du 13 octobre 2024 et du 3 novembre 2024, ces correspondances rappellent également l’échéance imminente du mois sacré de Ramadhan, où la pression sur les marchés atteint son paroxysme.
Les autorités ont, pourtant, alloué un terrain adapté en mars dernier, à proximité du quartier des 2200 logements. Cependant, ce marché, censé soulager les habitants en proposant une alternative organisée et compétitive, reste à l’état de projet.
En l’absence de structures adéquates, les habitants de la nouvelle ville se retrouvent à la merci d’un réseau informel. Certains commerçants profitent de la situation pour imposer des tarifs exorbitants sur les produits de première nécessité, tels que les fruits, légumes et viandes. Cette situation aggrave les tensions financières pour des familles déjà éprouvées par les pressions économiques croissantes.
De plus, les rues des principaux quartiers, notamment ceux des 2500 et 2000 logements sociaux, sont envahies par des étals improvisés. Ces commerces informels, bien qu’indispensables pour certains habitants, engendrent des désordres urbains : embouteillages, entraves à la circulation piétonne et dégradation de l’esthétique des lieux.
Face à ce tableau préoccupant, les habitants lancent un cri d’alarme. Ils exhortent les autorités à activer ce projet de marché de proximité, essentiel pour répondre à leurs besoins, tout en réorganisant l’activité commerciale. L’ouverture de ce marché contribuerait, non seulement à réduire les prix grâce à une meilleure compétitivité, mais également à éradiquer le commerce anarchique qui gangrène les rues.
Le wali délégué, récemment investi dans ses fonctions, a donné le signal de départ pour relancer ce chantier en sommeil. Reste à savoir si, cette fois-ci, les promesses seront suivies d’effets, permettant ainsi aux citoyens de retrouver un semblant de stabilité économique et sociale. L’urgence est d’autant plus pressante à l’approche du Ramadhan, où la régulation des marchés devient un enjeu crucial pour le bien-être collectif.
Par : Mahdi AMA