Par : A.A.
L’hôtel Marriott abrite, depuis hier, le salon national du numérique et des TIC, technologies de l’information et de communication. Initié par le ministère du numérique et des statistiques, cet évènement est une opportunité qui s’offre aux participants et aux adeptes, en général, de ce créneau pour débattre, trois jours durant, certains points relatifs au développement de ce secteur névralgique. Triste est de constater que l’Algérie accuse, dans ce registre précis, un grand déficit. Selon un participant, l’Algérie occupe la 118eme place en matière d’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de communication (selon le classement du forum économique mondial).
Ce classement révèle, on ne peut mieux, les dysfonctionnements de la politique adoptée jusqu’alors. D’autres indicateurs de taille sont là : pour une population de plus de 44 millions d’habitants, seulement cinq millions, voire moins, d’abonnés accèdent aux services de l’internet et avec, faut-il le reconnaitre, un débit au-dessous de la moyenne des standards internationaux. Quant aux entreprises liées au Net, le taux est estimé à 20% ! Des indices qui ne trompent pas sur la qualité de gestion d’un secteur stratégique. Autre fait marquant dans cette défaillance : en accédant au site du ministère de tutelle on risque d’être frappé par l’ampleur de ces carences. Les données disponibles datant souvent de trois mois, parfois plus !
Les responsables du secteur ont reconnu, à maintes reprises, ces imperfections en déclarant que l’offre est nettement inférieure à la demande en matière de téléphonie ou d’accès à l’internet. Que dire face à ce triste et accablant constat. Pour les professionnels, les causes de ces défaillances résident dans une gestion en déphasage avec les normes mondialement admises. Et la question lancinante que tout le monde se pose aujourd’hui est la suivante : jusqu’à quand doit-on rester les derniers de la « classe » ? Avec un potentiel humain et financier considérable, l’Algérie mérite certainement mieux que la 118eme place. Rien n’empêche notre pays à gagner des places dans le classement mondial.
Les ingrédients existent, à dire vrai, pour réaliser des performances dans ce secteur stratégique. Qui détient l’information, faut-il le rappeler, détient sans doute le monde. Une règle à laquelle tous les pays développés n’ont pas tardé à se soumettre en « dégageant » des budgets colossaux afin de développer leur système de communication et d’information. En fait, ils sont plus de 1.500 informaticiens qui sortent, chaque année, des universités algériennes, mais qui finissent, malheureusement, par fuir le pays et aller travailler ailleurs. Un autre chiffre révélateur, lui aussi, de l’échec de la politique d’emploi dans notre pays. Une perte sèche pour un pays qui continue, hélas, de ralentir alors qu’il a tout pour accélérer son rythme de croissance.
Bref, les participants à ce salon national sont, d’ores et déjà, appelés à trouver les mécanismes nécessaires afin de redorer le blason terni d’un secteur indispensable pour le développement du pays. L’occasion est aussi pour exposer les nouvelles gammes des objets et des articles que les pays développés utilisent dans un domaine qui évolue plus rapidement que les autres, estiment les spécialistes.