Au moment où l’Algérie est au cœur d’une polémique sans précèdent, relative à l’exposition du fléau de la drogue dans les feuilletons du ramadhan, le CISA Annaba donne des chiffres sur cette triste réalité.
Selon le centre intermédiaire de soins en addictologie d’Annaba, la réalité est, on ne peut plus alarmante. Chaque semaine, le centre enregistre une cinquantaine d’interventions en moyenne pour des soins en addictologie. Pire encore, les admissions concernent pour la quasi-totalité, des jeunes de moins de 30 ans, avec une augmentation indéniable du nombre d’adolescents encore scolarisés.
En outre, c’est une dizaine de cas qui transite chaque jour par le CISA, pour traiter des addictions à des drogues de plus en plus fortes. Loin du cannabis traité, ce sont les addictions aux barbituriques qui inquiètent réellement, du fait des effets secondaires durables sur les sujets.
Les plus jeunes s’orientent aujourd’hui naturellement vers des drogues synthétiques qui font peu à peu leur apparition sur le territoire national. Après l’ecstasy et la cocaïne, qui se sont peu à peu démocratisés sur le marché de la drogue, une nouvelle substance appelé « Tchoutchna » a récemment fait son apparition en Algérie. Cette drogue de synthèse est bien connue en Afrique subsaharienne où elle fait des ravages. Ce sont d’ailleurs les subsahariens installés en Algérie qui ont commencé à fabriquer ce produit.
Les services de police ont d’ailleurs pour mot d’ordre de stopper la propagation de ce produit, tant les retombés sont extrêmes. A Alger, de nombreuses overdoses ont été enregistrées après la consommation de cette poudre mystère.
La création d’un service d’addictologie au niveau de l’hôpital psychiatrique Abu Bakr Errazi est, à elle-seule, un indicateur de la montée des addictions.
Rappelons qu’en juin dernier, M. Djamel Fourar, directeur de l’institut Pasteur, a procédé à l’inauguration d’une aile réservée à la lutte contre les addictions.
Le service en question compte 20 lits en tout, dont 16 réservés aux hommes et 4 aux patientes souffrant d’addiction.
Il est important de préciser que la démarche de création de ce service n’aurait pu être optimale sans la disponibilité de “La Méthadone”. Ce médicament, disponible en Algérie depuis un peu plus d’une année, est un puissant opiacé de synthèse destiné au traitement de la dépendance aux opiacés.
Par : M. L