Par : Hamid Baali
La paupérisation a pris des proportions inquiétantes en ciblant des contingents de familles qui sont condamnées à la mendicité pour survivre en ces temps de vaches maigres. Le pouvoir d’achat des foyers est affecté sévèrement par la mercuriale en folie, car tous les produits alimentaires ont enregistré des augmentations insensées orchestrées par des spéculateurs et des opportunistes avides de gains faciles qui n’ont ni foi ni loi ! Le chômage a pris de l’ampleur ces dernières années, puisque des usines et des entreprises, tous secteurs confondus, ont licencié leurs travailleurs et mis la clé sous le paillasson.
Quotidiennement, les passants et les commerçants sont accostés par des groupes de malheureux, pauvrement vêtus, qui quémandent des dinars pour faire bouillir la marmite de la maisonnée. Même la gent féminine est réduite à la mendicité et il est fréquent de constater cette descente aux enfers qui n’épargne plus les familles soucieuses de leur dignité ! Aux abords des mosquées, des supérettes, des boucheries, des boulangeries, des crèmeries, des pâtisseries, des stations de bus et de taxis, des grappes de mères de familles accompagnées de leurs progénitures et des vieilles personnes ne cessent de demander l’aumône en s’efforçant d’apitoyer les clients. Une jeune femme, vêtue d’habits propres, récite sa litanie : ” Pour l’amour de Dieu, offrez-moi du lait et du pain pour nourrir mes trois enfants orphelins qui vivent avec moi dans un taudis ! Je ne réclame ni viandes, ni pâtisseries, ni fruits mais seulement des produits indispensables pour survivre ! ” .
Il n’est pas rare que ces mendiantes fassent du porte à porte dans les bâtiments collectifs où elles essaient de sensibiliser les maîtresses de maison pour obtenir des denrées alimentaires et des effets vestimentaires et cette méthode s’avère parfois payante. De toute évidence, ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et cette misère humaine nous interpelle ! Des citoyens ont saisi l’opportunité de notre journal pour interpeller les pouvoirs publics et les mécènes qui sont partie prenante. Un retraité de l’éducation nationale nous déclare : ” Il est primordial que le gouvernement se penche sur ce drame humain et crée des établissements d’accueil pour ceux qui sont dans la galère ! Il est inhumain, voire odieux de laisser dans la rue, sans la chaleur d’un toit douillet, ces centaines de pauvres gens ! En Europe, ils sont pris en charge par la Croix Rouge, le Secours populaire, les restos du cœur de Coluche, Emaus de l’Abbé Pierre et une multitude d’associations caritatives qui leur offrent des denrées alimentaires, des bols de lait au chocolat, des couverts de repas chauds, des produits d’entretien, des vêtements chauds…etc. “.
Son compagnon, visiblement affecté par cette misère humaine, rappelle que notre religion, l’Islam, prêche pourtant l’amour de son prochain, la solidarité, la générosité et le respect de son prochain. Il poursuit : ” Notre pays regorge d’un nombre incalculable de milliardaires qui gagneraient à s’impliquer en finançant des associations de bienfaisance ou bien à aider directement les familles démunies qui souffrent en silence ! Les candidats à la Omra et au pèlerinage pourraient financer le Croissant rouge et toutes les associations de bienfaisance et ce, en bons Musulmans ! ” .