Avant-hier, la ville d’Annaba s’est imposée comme le carrefour national des expressions artistiques modernes en abritant un événement inédit : le Colloque national sur l’Art numérique et les Arts de la rue. Cette initiative, portée par la Maison de la Culture Mohamed Boudiaf et sous l’égide de la direction de la Culture de la wilaya, s’inscrit dans une dynamique visant à démocratiser les arts et à les rapprocher davantage du grand public.
La matinée a été consacrée à des conférences passionnantes tenues dans l’enceinte de la Maison de la Culture. Des intervenants émérites, originaires d’Annaba, mais également d’autres wilayas du pays, ont exploré des thématiques novatrices et captivantes. Le designer et professeur Mohamed Taher Grairia a, notamment, traité de l’intelligence artificielle (IA) et la redéfinition de la créativité, tandis que la graphiste Sellaf Khazzazna a exposé les fondamentaux du dessin numérique.
Le volet dédié aux arts de la rue n’a pas été en reste. L’artiste Abdelhamid Gouri a captivé l’audience avec une intervention sur le théâtre de rue et son impact dans le monde arabe, suivie par l’artiste Mohamed Bejaoui qui a mis en lumière les techniques d’illusions visuelles dans l’art des fresques murales. Ces contributions enrichissantes ont été ponctuées par une exposition numérique du maître Hamidouche El Ayachi, dont les œuvres ont émerveillé les visiteurs par leur virtuosité et leur profondeur artistique.
Ateliers et performances en plein air
L’après-midi, le Cours de la Révolution s’est transformé en une scène à ciel ouvert, où une effervescence artistique a conquis le cœur des Annabis. Plusieurs ateliers interactifs et concours ont permis aux participants de tout âge de s’exprimer à travers des disciplines variées, tels que la peinture, la musique, le théâtre ou encore la danse chorégraphique.
L’atelier de peinture, animé par les artistes Frid Bounab, Mabrouk Betchine et Mohamed Boudina, a réuni pas moins de 30 apprentis peintres. Parallèlement, la danse chorégraphique a connu une participation tout aussi enthousiaste, sous la houlette de l’instructrice Jemâa Mezi, avec 20 danseurs et danseuses de tout âge.
De même, le théâtre a trouvé son public avec l’artiste Abdelhamid Gouri, qui a guidé 13 passionnés dans les subtilités de cet art populaire. Du côté musical, les professeurs Ibrahim Hammadi et Ali Mazouzi ont animé un atelier vibrant, réunissant 12 musiciens jouant de divers instruments, du violon au oud en passant par la guitare et la darbouka.
Enfin, l’art numérique, discipline phare de cette rencontre, a été à l’honneur avec un atelier et un concours encadrés par l’expert Youssef Bouzit. Huit étudiants ont rivalisé de talent pour démontrer l’étendue de leur créativité.
Un engouement national pour les arts
Cet événement d’envergure a rassemblé des participants venus de multiples wilayas, parmi lesquelles Bordj Bou-Arréridj, Oum El-Bouaghi, Jijel, Constantine, Guelma et Skikda, témoignant de l’attractivité croissante d’Annaba en tant que pôle culturel national.
Avec un total de 83 participants aux différents ateliers, le colloque a réussi à insuffler un souffle nouveau à l’expression artistique en Algérie, tout en renforçant les liens entre les disciplines traditionnelles et modernes. Un pari réussi pour Annaba, qui s’affirme désormais comme une ville où l’art et la créativité s’épanouissent au gré de l’innovation et de la diversité.
Par : Mahdi AMA