Par : Hamid Baali
Les retraités de Guelma , à l’instar des autres wilayas, attendent avec impatience le communiqué du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale relatif à la revalorisation annuelle de leurs pensions. En effet, ces dernières doivent faire l’objet d’une augmentation le 1er mai de chaque année, pour permettre à cette frange de notre société de vivre décemment. Ce ministre avait solennellement déclaré, voilà un mois lors d’une visite officielle à Jijel, qu’une revalorisation de 2 à 6 % sera consentie dès la semaine prochaine aux retraités. Cependant, cette déclaration officielle a été remise en question en fin de journée par le ministère concerné suscitant une douche froide au sein des seniors ! Face à ce silence radio qui n’augure rien d’encourageant, les retraités commencent à s’affoler et à envisager le pire ! Certains d’entre eux se sont rapprochés de Le Provincial pour exprimer leur colère et leur désespoir au gouvernement qui semble faire la sourde oreille à leurs légitimes doléances. Ammi Hafid, sexagénaire, ancien employé communal, nous confie : “Après 37 ans de bons et loyaux services, je perçois un pécule mensuel de 28 456 DA qui me permet difficilement de subvenir aux besoins de quatre personnes ! Nous faisons des prouesses pour boucler les fins de mois, payer les loyers, Sonelgaz, l’ADE, Algérie Poste et faire bouillir la marmite ! L’année dernière, nous avons été gratifiés d’une augmentation de 2,5%, soit à peine 320 DA ! C’est dérisoire et avilissant ! ” Smaïn, septuagénaire, qui a consacré 36 ans à l’éducation nationale, dont 32 en qualité de directeur d’un établissement scolaire à Guelma, n’est guère mieux loti : “ Nous percevons une pension de la honte, nous les artisans de l’école algérienne qui avions formé des générations de citoyens ! Pensez-vous que 32 120 DA par mois permettront à une famille de trois personnes de vivre décemment ? Est-il normal que ceux qui sont retraités à la fin des années 90 soient marginalisés et leurs droits bafoués ? Comment tolérer que les enseignants que nous avons formés soient gratifiés depuis 2008 d’une pension confortable qui dépasse 70. 000 DA par mois ?” Ammi Tahar, ancien ouvrier d’usine, se mêle à la discussion : “Nous survivons par la grâce du Tout-Puissant, car je perçois une retraite de 34 570 DA qui doit faire face aux besoins de cinq personnes ! Nous vivons dignement et nous envions ceux qui touchent plus de 10 millions de centimes par mois et surtout les anciens cadres de la Nation, dont les parlementaires, qui conservent l’intégralité de leurs hauts salaires ! Nous dénonçons ces injustices flagrantes !”. Ammi Mohamed, ancien technicien dans une usine, s’enflamme : “ Notre régime de retraite n’obéit à aucune logique puisqu’il accorde des privilèges à une certaine catégorie de fonctionnaires et de parlementaires qui bénéficient du même taux annuel de revalorisation que la masse des lésés ! Est-il humain que les prolétaires perçoivent une augmentation dix fois, voire quinze fois moins importante que ces privilégiés ? Nous saisissons cette opportunité pour interpeller le gouvernement dont le devoir est de veiller à l’égalité de tous les citoyens !” Un octogénaire, ancien cheminot, poursuit avec fougue : “La crise économique qui frappe de plein fouet notre pays épargne miraculeusement les nantis et les retraités jouissant d’une retraite confortable et mènent une vie dorée à l’abri du besoin et se permettent des vacances à l’étranger ! “.