Par : Hamid Baali
Patrimoine communal, les écoles primaires sont sujettes à des insuffisances avérées, car leurs directeurs ne disposent aucunement d’un budget de fonctionnement à l’image des collèges et lycées qui bénéficient d’une autonomie financière octroyée par le ministère de l’Education nationale. Elles sont à la charge des municipalités qui assument les frais de réhabilitation des salles de classe , le chauffage , la prise en charge des factures de la Sonelgaz, de l’ ADE , d’Algérie Télécom, le fonctionnement des cantines scolaires, le gardiennage permanent des infrastructures et la livraison des fournitures scolaires indispensables pour le déroulement des cours et l’administration. En toute objectivité, il convient d’admettre que les APC qui souffrent de l’insuffisance de leurs ressources financières, éprouvent de réelles difficultés pour répondre aux légitimes besoins matériels et humains des écoles qui leur sont rattachées.
Les APC n’ont pas de moyens !
A titre indicatif, le chef-lieu de wilaya ne disposait que de huit écoles primaires durant les premières années de l’indépendance et, à présent il est recensé plus d’une cinquantaine !
Indéniablement, ce sont les chefs d’établissements qui sont les plus lésés car ils sont dans l’obligation de harceler les élus locaux pour satisfaire leurs requêtes (réparations, maçonnerie, électricité, peinture, eau potable, vitrerie, cantine scolaire, transport des manuels scolaires, gardiens de jour et de nuit…etc.).
Ces derniers effectuent de multiples tâches car ce sont eux qui vendent les manuels scolaires à leurs centaines d’élèves, assurent les entrées et sorties, la récréation, la gestion de la cantine scolaire, le travail administratif, pédagogique et social de leurs écoles. Ils ne sont pas assistés d’un gestionnaire, d’un surveillant général, de surveillants, de secrétaires, de factotums comme c’est le cas dans les établissements de l’enseignement moyen et secondaire !
En dépit des promesses émises par les responsables du ministère de l’Education nationale, ils sont au four et au moulin et accomplissent dans l’anonymat une mission noble mais harassante.
Des gardiens ‘’ drogués’’
Dans ce contexte, nous avons été contactés par quelques directeurs d’écoles de la ville de Guelma qui ont saisi l’opportunité de notre journal pour exprimer leur ras-le-bol et leur découragement face au silence affiché par les pouvoirs publics. La directrice d’une école, sise au centre-ville, nous confie : ” Je n’ai pas de gardien de jour dans mon établissement depuis début septembre et malgré mes incessantes réclamations auprès des édiles, aucune affectation n’a été opérée. Sachez que faute de gardien, la sécurité des enfants est menacée car des délinquants, des rodeurs, des animaux errants et autres ont libre accès dans l’enceinte de l’établissement !
Les enseignants assurent leurs cours dans leurs salles de classe et je dois effectuer le gardiennage aves tous les risques encourus ! Cette situation est intenable et j’appréhende des incidents car la sécurité des élèves est sacrée ! “. Un directeur nous apprend que les agents affectés par la municipalité sont parfois des drogués, qui ont des antécédents judiciaires et d’autres ne possèdent aucune conscience personnelle. Il poursuit : ‘’Il est aberrant de confier le gardiennage des écoles primaires à ces malfrats qui sont un danger pour nos enfants ! Nous vivons dans l’angoisse et il est urgent d’assainir ce corps des gardiens d’écoles primaires car la cote d’alerte est déjà atteinte et nous nous faisons un devoir d’attirer l’attention des autorités locales afin de mettre le holà à ces gabegies !’’.