Par : Hamid Baali
La wilaya de Guelma détient le triste privilège de la wilaya la plus caniculaire du Nord du territoire national, car le mercure grimpe allègrement à 44-46° C, avec un taux d’humidité élevé, au grand dam des autochtones qui subissent pendant plusieurs mois un calvaire sans précédent. En dépit de ce constat défavorable, la ville de Guelma qui abrite plus de 150.000 habitants possède deux piscines communales, à l’arrêt depuis des lustres, et trois jets d’eau, taris et remplis de détritus divers. Un soleil de plomb darde ses rayons brûlants dès le lever du jour et ce n’est qu’en début de soirée qu’un semblant de fraîcheur se fait sentir.
Les appartements sont surchauffés pendant la journée et pénalisent les bébés, les personnes âgées, les malades chroniques, les femmes enceintes et les asthmatiques privés d’une sieste réparatrice. Faute de campagne de démoustication, puisque les élus locaux sont toujours aux abonnés absents, des contingents d’insectes désormais permanents harcèlent les autochtones qui subissent des piqûres récurrentes pendant la sieste et la nuit .
Depuis quelques années, les familles n’hésitent pas à acheter un ou plusieurs climatiseurs qui sont installés sur les façades des logements incorporés dans les bâtiments collectifs ou sur les terrasses des villas. En effet, ces dernières, quel que soit leur statut social, ont consenti d’énormes sacrifices pour acquérir cet équipement indispensable et prétendre à une fraîcheur nécessaire. Les climatiseurs sont très recherchés pour des raisons évidentes, mais cette année leurs prix ont grimpé d’une manière vertigineuse ! Mohamed, un septuagénaire s’est rapproché de notre journal pour exprimer son désarroi et son incapacité d’acheter un climatiseur : ” L’été dernier, mon climatiseur 12.000 BTU était tombé en panne suite à un regain anormal de la tension de l’énergie électrique qui avait causé l’arrêt des appareils électroménagers de mes voisins ! Le réparateur avait donné un constat sans appel : le compresseur de l’unité extérieure est grillé et aucune solution ne permet sa réparation ! Cette semaine, j’ai effectué une grande tournée chez les revendeurs agréés et imaginez qu’un simple compresseur 12.000 BTU coûtant l’an dernier moins de 5 millions de centimes, est proposé désormais à 8 millions de centimes. Ceux des marques recherchées par la clientèle sont taxés à 12 à 14 millions de centimes ! C’est de l’arnaque caractérisée et ce sont les citoyens de condition modeste qui sont les victimes de ces suceurs de sang ! ” .
Nous avons effectué une tournée auprès d’une douzaine de revendeurs installés au centre-ville, dans les quartiers périphériques du chef-lieu de wilaya et nous avons été franchement sidérés par ces prix exorbitants ! Au niveau de la rue d’Announa, un père de famille pauvrement vêtu, se lamente : ” J’ai dépensé les yeux de la tête pour honorer les dépenses du mois sacré du Ramadhan et je me trouve devant un douloureux dilemme, en l’occurrence acheter le mouton de l’Aid-el-adha ou un climatiseur, sachant que je suis contraint de contracter des dettes et des emprunts ! Dès à présent, nous devons penser à la rentrée des classes de mes quatre enfants ! C’est désespérant ! Nous avons toutes les peines du monde à faire bouillir la marmite de la maisonnée et faire face aux frais de charges, loyer, électricité, gaz, téléphone et eau potable ! Aucune solution miracle n’existe et nous sommes condamnés à subir ces désagréments ! ” .