Les abords du siège de la daïra d’Annaba ont connu un important mouvement de protestation des demandeurs de logements sociaux de deux illustres bidonvilles, celui de Sidi Harb et Bou Merouane. Des constructions illicites qui ont la peau dure, composées de baraques, bicoques et demeures de fortune en zinc ou en parpaings, ceinturent le chef-lieu de la wilaya et El Bouni. Et pourtant, en 2018, les pouvoirs publics ont lancé une vaste opération de démolition de ces habitations illicites des bidonvilles, notamment de Sidi Harb et Bou Merouane.
On a dénombré plus de 500 constructions rasées par des bulldozers mobilisés pour la circonstance. Ces constructions n’étaient pas recensées par les services concernés et ces anciens occupants avaient bénéficié de logements sociaux. Il a été décidé, à l’époque, de l’éradication totale de ces habitats précaires. Mettre un terme à ces bidonvilles était la priorité des priorités. Et le wali de l’époque martelait « Annaba sans bidonvilles ». Or, cette action est restée vaine, sans compter les milieux affairistes. Une véritable mafia qui s’est organisée autour des constructions illicites avec une complicité avérée pour la prolifération de ce genre de bidonvilles. Ils sont de plus en plus nombreux. La wilaya d’Annaba en compte plus de 22.000, leur éradication n’est pas pour demain.
Et, en dépit de cela, la wilaya d’Annaba a bénéficié de centaines de projets de réalisation de logements, tous segments confondus, qui ont permis la distribution d’un quota historique de 7.000 logements au bénéfice des demandeurs du chef-lieu de la wilaya, notamment aux laissés pour compte des bidonvilles et de sa périphérie. Quelques mois après leur attribution, la direction de l’Office de promotion et de gestion immobilière a diligenté une enquête qui a permis de découvrir le pot aux roses.
Plus de 1.200 logements sociaux attribués étaient sous-loués, vendus ou inoccupés. Ainsi, les services de l’OPGI ont procédé de la manière forte en scellant les portes d’entrée de pas moins de 200 logements situés à la nouvelle ville Benaouda BenMostefa. Il a été découvert des cas similaires dans d’autres sites, un total de près de mille logements, en attente de réaffectation à de vrais bénéficiaires.
Par : A.Ighil