Dans la journée d’hier, la troisième édition du salon de pharmacie Alpharma a été clôturée à l’hôtel Sheraton. Cette édition, fidèle au programme des organisateurs, s’est distinguée par une affluence modérée du côté du grand public, comparée aux éditions précédentes.
Rien d’inquiétant pour le salon Alpharma, qui renoue donc cette année avec sa vocation première qui se veut, avant tout, spécialisée et dédiée aux professionnels et spécialistes du secteur de la pharmacie.
Initialement non destiné au grand public, ce salon a, cependant, attiré deux années durant beaucoup de curieux, qui n’ont pas hésité à se déplacer au salon pour découvrir l’univers de la pharmacie. Ce salon a, de suite, su capter les lumières.
Ainsi, pour cette année, le réseautage et les échanges entre les différents exposants ont été on ne peut plus fluides et spontanés et promettent de donner lieu à de nombreuses opportunités de partenariat et de développement.
Selon Nadir Filali, organisateur de l’événement, le bilan de cette édition est très satisfaisant. Non seulement pour lui, mais également pour les exposants, les pharmaciens et les spécialistes du domaine, tous unanimes sur l’importance du chiffre d’affaires généré. Ils s’accordent à dire que cette édition a été particulièrement réussie et fructueuse pour l’ensemble des participants.
Rappelons que cette édition a accueilli 75 exposants, dont plusieurs startups, tous réunis sous le thème «Le pharmacien au cœur des innovations de la santé».
Objectif d’autosuffisance de 80% d’ici la fin de l’année
Le wali a déclaré que l’Algérie vise à atteindre une autosuffisance en production de médicaments de 80% d’ici la fin de l’année 2024, contre 70% actuellement. Cette ambition devrait permettre de réduire la facture d’importation et d’atteindre 80 millions de dinars d’exportations. L’augmentation du nombre de pharmacies, d’entreprises de production pharmaceutique et de startups, témoigne de cette dynamique. Ainsi lors de la journée de l’ouverture un accent a été mis sur la convention de partenariat qui a été signée entre le groupe Saidal et les laboratoires français Sanofi pour lancer la production de nouveaux médicaments innovants. Le président du SNAPO a également évoqué le développement des médicaments biosimilaires en Algérie, des produits biologiques très similaires aux médicaments de référence déjà autorisés et commercialisés. Le wali a également souligné les avantages escomptés de la numérisation dans le secteur pharmaceutique, mentionnant le lancement imminent d’une plateforme de gestion des officines et la création de startups. Selon lui, cette initiative permettra de lutter efficacement contre toutes les formes de fraude et de contrefaçon dans ce domaine, en étroite collaboration avec les professionnels de la santé et les pharmacies.
Diversification du programme
Le salon de cette année a compris 30 conférences animées par des experts, professeurs et chercheurs algériens dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. Ces conférences ont couvert une variété de sujets cruciaux pour l’avenir de la pharmacie en Algérie. Parmi les thèmes abordés, on retrouve l’innovation dans la traçabilité des médicaments dans la chaîne d’approvisionnement, présentée par Alaedine Bouhafs du ministère de l’industrie et de la Production pharmaceutique. Le SNAPO a également organisé une conférence sur la nouvelle loi syndicale 23-02, présentée par son président, tandis que l’ANPHA (Association Nationale des Pharmaciens d’Algérie) a abordé le sujet des biosimilaires. D’autres conférences ont traité de l’intelligence artificielle et des affaires réglementaires dans l’industrie pharmaceutique, ainsi que de l’éducation thérapeutique des patients diabétiques en officine. En outre, 10 ateliers ont été organisés pour les étudiants, offrant une opportunité précieuse de formation pratique.
Rôle de la pharmaco-économie et de la pharmacie verte
Cette édition met également en avant des sujets, tels que la pharmaco-économie, qui joue un rôle crucial en évaluant l’efficacité économique des médicaments et des traitements. La pharmacie verte, ou pharmacie durable, vise à minimiser l’impact environnemental de la production et de l’utilisation. Ces thèmes reflètent une prise de conscience croissante des enjeux économiques et écologiques dans le secteur pharmaceutique.
L’IA, outil d’innovation
L’intelligence artificielle (IA) a été au cœur des discussions de cette édition. Ses applications dans le domaine de la pharmacie sont multiples, allant de la recherche et du développement de nouveaux médicaments à l’amélioration des soins aux patients et à l’optimisation des processus de gestion des pharmacies. L’IA peut également contribuer à optimiser la gestion de la chaîne d’approvisionnement en pharmacie. Reconnue comme un outil d’innovation majeur, l’IA est présentée comme un levier essentiel pour l’avenir du secteur.
Valorisation des pharmaciens d’officine
Dans son allocution, le président du SNAPO, Karim Merghmi, a souligné l’importance de valoriser le rôle des pharmaciens d’officine. Il a insisté sur le fait que les avancées dans le domaine pharmaceutique sont largement dues à l’expertise de ces professionnels, que ce soit en matière de recherche ou d’accompagnement des patients. Merghmi a également mis l’accent sur l’importance de cet événement pour la ville d’Annaba, qu’il considère comme stratégique pour le secteur économique et pharmaceutique. Enfin, le directeur a ajouté qu’ils aspirent également à produire localement les matières premières utilisées dans la production des médicaments, renforçant ainsi l’autonomie et la compétitivité de l’industrie pharmaceutique algérienne.
Vers le lancement de nouveaux types d’insuline
Lors du salon, nous avons appris au stand de groupe Biocare que de nouveaux types d’insuline seront lancés dans les mois à venir. Selon le directeur de ce groupe, cela représenterait un tournant majeur pour le marché algérien, permettant une couverture complète des besoins en insuline fabriquée localement. Le complexe Biocare, de la wilaya d’El-Tarf possède quatre unités de production pharmaceutiques produisant une grande partie des médicaments. Biotec, une entreprise du groupe, est la première à produire de l’insuline en Algérie.
DOXIUM, premier traitement par voie orale pour la rétinopathie diabétique
Outre les grandes entreprises, telles que Saidal et Dar El Dwa, le salon Alpharma 2024 a accueilli la participation de nombreuses entreprises spécialisées dans l’emballage, les compléments alimentaires et les huiles essentielles, ainsi que les laboratoires ABDI IBRAHIM REMEDE PHARMA qui ont dévoilé avec succès leur dernier produit, DOXIUM, marquant ainsi le lancement d’un traitement par voie orale pour la rétinopathie diabétique. Cet événement majeur de l’industrie pharmaceutique en Algérie illustre un engagement profond envers l’innovation et le développement durable, reflétant les ambitions de l’Algérie de se positionner parmi les leaders mondiaux dans ce secteur crucial pour la santé publique.
Par : Ikram Saker