Par : Hamid Baali
Décidément, les familles modestes qui ont souffert atrocement pour subvenir à leurs besoins domestiques durant le mois sacré de Ramadhan, sont confrontées de nouveau à un pouvoir d’achat au plus bas. Laminées par des dépenses faramineuses destinées à l’achat de produits alimentaires de première nécessité, dont l’huile de table, la semoule et le lait en sachets qui avaient disparu des étalages, elles se sont endettées pour faire bouillir durant trente jours la marmite de la maisonnée. Les pères et mères de familles s’attendaient à une accalmie des prix après la célébration de l’Aid et, à leur corps défendant ils déchantèrent amèrement !
Dans un souci d’objectivité, nous avons effectué une virée ce dimanche 8 mai auprès des marchés couverts, supérettes, magasins et vendeurs ambulants pour vérifier les doléances émises par les citoyens. La pomme de terre, produit indispensable prisé par les maîtresses de maison, est proposée à 150-170 dinars le kilogramme ! C’est du jamais vu ! Les tomates fraiches de qualité moyenne coûtent 150-180 dinars, les haricots à écosser 450 dinars, les haricots verts 300 dinars, les poivrons et les piments 200 dinars, les courgettes, les aubergines, les artichauts, la salade verte à 160-180 dinars le kg, l’ail de saison 400 dinars, l’ail sec à 70 dinars ! Seule consolation, les petits pois abondants cette saison et les fèves sont abordables à respectivement 120 et 50 dinars le kg. Des personnes abordées dans ces commerces crient leur indignation et se demandent quel est le rôle des contrôleurs de la direction du commerce et des prix ! Elles affirment qu’elles sont totalement désargentées et qu’elles sont obligées de se contenter de plats bon marché, à savoir haricots secs, lentilles, pois chiches, pâtes alimentaires, fèves ! Elles précisent qu’il faudra se priver de viandes rouge et blanche taxées à 1.400, 1.900 et 400 dinars le kg !
Les fruits de saison coûtent les yeux de la tête, en l’occurrence des oranges ordinaires à 240 dinars, des pommes locales à 400-500 dinars le kg, les framboises à 400 dinars, des nèfles précoces à 300 dinars le kg, des pastèques et des melons à 120 et 160 dinars le kg ! Toutefois, les bananes qui avaient dépassé 800 dinars le kg pendant le mois de jeûne, sont à présent proposées à 380-420 dinars le kg.
Les produits laitiers n’ont pas été épargnés par cette frénésie des prix puisqu’un simple pot de yaourt est cédé à 25-30 dinars, les fromages, le beurre, la margarine ont enregistré des hausses significatives au grand dam des familles. Les pâtes alimentaires, le lait en poudre, les farines, la semoule, le double et triple concentré de tomate, le couscous et beaucoup d’autres produits alimentaires et d’entretien sont majorés d’augmentations insupportables pour les bourses moyennes. De toute évidence, de mémoire de vieux Guelmois, l’année 2022 se caractérise par une flambée des prix hors du commun !