Par : Amar Ait Bara
Durant les deux dernières décennies, les festivités culturelles étaient intenses durant la saison estivale, mais aujourd’hui, ceci n’est plus qu’un lointain souvenir et les activités culturelles sont en nette régression. Durant cette période, l’animation battait son plein, même si sur le plan sécuritaire les choses n’allaient pas bien, car jadis Annaba s’appelait la Suisse, puisque c’était une ville quiète et sécurisée à l’extrême. Lors des années précédentes, l’animation battait son plein durant l’été et, à juste titre, des cérémonies de mariages collectifs étaient organisées annuellement au profit des couples nécessiteux. En effet, des fêtes de mariage pour les couples pauvres étaient célébrées au niveau des hôtels et tout le monde contribuait à la réussite de ces fêtes ; même les pouvoirs publics attribuaient des logements pour les nouveaux couples démunis et d’autres dans le besoin et ces bonnes habitudes sont délaissées aujourd’hui. Plus rien. Le tout se limite à des petites fêtes au niveau des plages et la commission municipale, chargée de la culture et des sports est au point mort et les activités culturelles n’existent plus en été, tout se limite aux baignades et rien d’autre. Durant les années 2000, Annaba était la destination privilégiée des nationaux et même des émigrés qui choisissaient Annaba pour passer d’agréables séjours. Durant cette même période, les plages de toute la côte bônoise, les placettes de tous les quartiers de la ville étaient animées où une ambiance bon enfant régnait avec une animation culturelle intense et des kermesses ; les élus chargés de la culture veillaient et rehaussaient de leur présence ces festivités même tard dans la nuit. Cette année, les touristes sont moindres et le chiffre n’a pas atteint les 2 millions, alors qu’avant environ 10 millions de visiteurs avaient été recensés dans la ville de Sidi Brahim. En l’espace d’une année, tout a basculé au négatif avec des guerres intestines entre élus et un maire décrié, à cause de son échec dans la gestion de la municipalité et il n’a rien apporté à cette ville, hormis la création d’une petite aire de stationnement de vélos à l’extérieur du parking Stambouli, sauf qu’Annaba n’est pas Amsterdam. Avant, la municipalité organisait des jeux de divertissement et des animations sur le cours de la révolution destinés uniquement pour les enfants, tandis que leurs parents restaient attablés. La rétrospective culturelle durant les 20 dernières années prouve la richesse des évènements avec un agenda culturel chargé et un programme digne d’une ville de culture par excellence. Tout un chacun se pose des questions sur l’annulation de certains festivals placés sous l’égide de l’APC et en étroite collaboration avec la chambre de l’artisanat et des métiers d’Annaba, organisés sous le slogan « Culture, divertissement et tourisme ». On citera par ailleurs le carnaval d’Annaba, fêté tous les 28 du mois de juillet, aussi une semaine touristique spéciale enfants arabes et africains était organisée à Annaba où plus de 5000 enfants ont bénéficié de cette manifestation et ont pris part aux différentes activités de loisirs. Outre les 55 sorties en mer, les 24 soirées artistiques, et 18 excursions, il a été organisé 11 caravanes culturelles, 17 manifestations sportives et 12 tournois sportifs auxquels ont pris part 2000 athlètes. Que reste-il de ces activités ? On citera également le festival national des arts populaires, les journées nationales des Aurès, le festival d’Hippone avec ses soirées artistiques tenues aux ruines romaines d’Hippone. Par ailleurs, ces belles années étaient caractérisées par la tenue des expositions-vente des produits artisanaux qui reflétaient les différentes régions du pays. Durant cette période, il était enregistré un flux des estivants en quête de fraicheur et de détente à travers les plages d’Annaba qui est réputée pour ses sites naturels et archéologiques d’une beauté paradisiaque. Annaba a perdu ses nombreux festivals, dont ceux organisés à la mémoire de ses artistes, avec celui de Hassen El Annabi, et celui en hommage à historien H’ssen Derdour. A cette époque, la commission de la culture avait édité un guide touristique qui a mis en relief les différents sites et vestiges historiques existant dans la région, une édition réalisée avec la contribution des écrivains et les intellectuels de la ville. Cet ouvrage traite de différents thèmes, tels l’animation nocturne de la ville, des photos représentant la basilique de Saint Augustin, la mosquée de Sidi Brahim et les hôtels touristiques ainsi que différents autres sites naturels. Ce même ouvrage met également en relief l’importance du costume traditionnel qui avait également, à cette époque, son festival annuel organisé durant la saison estivale.