Par : B.N
Ordures à perte de vue, voiries détériorées, insécurité et absence totale des installations sanitaires, des aires de repos ou toute sorte d’équipements permettant d’assurer une atmosphère de travail adéquate… C’est une liste de doléances interminable qui nous a été adressée par les professionnels des auto-écoles activant sur le territoire de la commune d’Annaba. Une catégorie de professionnels qui semble être quasiment abandonnée par les autorités concernées.
C’est avec un goût amer que les propriétaires des auto-écoles ont décrit les conditions de travail déplorables dans lesquelles ils exercent, des conditions qui affectent directement le processus d’apprentissage et rend le quotidien des concernés de plus en plus ardu.
” Nous ne demandons pas la lune, il suffit d’assurer le minimum pour nous permettre d’exercer dans des conditions adéquates. Nous ne possédons pas de sanitaires, ni un endroit pour se protéger de la pluie ou du soleil. Les voiries sont dans un état lamentable. On enregistre aussi un manque flagrant des panneaux de signalisation routière”, indique l’un de nos interlocuteurs avant d’ajouter que ces éléments sont rajoutés à l’insécurité et la dégradation environnementale qui caractérisent l’endroit. Souvent fréquentée par les jeunes consommateurs des boissons alcoolisées, la zone dédiée à l’apprentissage de la conduite devient à la fois une décharge des canettes de boissons alcoolisées, mais aussi un endroit possédé par ces jeunes alcooliques rendant ainsi les cours de fin d’après-midi difficiles, voire impossibles à tenir.
Si la situation est intenable du point de vue des professionnels des auto-écoles, elle l’est également pour les candidats au permis de conduire. En effet, le jour de l’examen, caractérisé par le stress et l’angoisse, les postulants se trouvent souvent obligé de passer plus de 5 à 6 heures de temps debout, exposé au soleil ou à la pluie.
Contacté par Le Provincial, le président de l’Assemblée populaire communale d’Annaba, M. Youcef Chouchane, ne semble pas inquiet, quant au calvaire de cette profession. En effet, le maire nous a indiqué, à titre d’exemple, que l’installation des sanitaires au niveau de cette zones ne figure guère dans la liste des priorités de l’APC. ” Je préfère consacrer de l’argent pour installer les sanitaires ailleurs, devant les hôpitaux à titre d’exemple, la zone dédiée aux auto-écoles n’est pas une priorité”, déclare le maire. En dépit du fait qu’aucun sanitaire public adéquat n’est installé à proximité des hôpitaux à la commune d’Annaba, ni d’ailleurs à l’intérieur, les toilettes publiques ne semble pas présenter une nécessité pour le maire qui justifie sa déclaration par le fait que ” Certaines” auto-écoles assurant des cours de conduite pour l’obtention du permis poids lourd (permis de catégorie C) refusent de payer les droits d’entrée. Selon notre interlocuteur, ces derniers sont tenus de payer leurs factures avant de réclamer quoi que ce soit. ” J’ai tenu une réunion avec les représentants du syndicats des auto-écoles il y a quelques semaines, je suis au courant de leurs doléances. Cependant, je ne peux rien leur faire tant que ceux qui sont concernés par les permis poids lourds refusent de payer leurs factures”, déclare le premiers responsable de la commune avant de mettre le problème de la dégradation environnementale sur le compte des candidats aux examens du permis de conduire qui, selon lui, sont la cause numéro une de la dégradation de l’environnement au niveau de ladite zone. Le même responsable a précisé que les deux agents de nettoyage font le tour de la zone quotidiennement pour assurer sa propreté.
Il est important de préciser, dans le même contexte, que la zone dédiée à l’apprentissage de la conduite est quasiment dépourvue de bennes à ordures. Le maire explique que la mise en place des bennes à ordures ne relève pas de ses compétences, mais de celles de l’EPIC Annaba Propre. En attente d’une véritable prise en considération des réclamations aussi légitimes que nécessaires des professionnels des auto-écoles, la situation ne semble pas prête de s’améliorer prochainement.