Par : A.Ighil
Ce jeudi, en début d’après-midi, il a été mis fin aux fonctions de Nadjib Rétima, directeur de l’unité ADE d’Annaba par la direction générale de l’entreprise, apprend-on de sources crédibles proches de l’entreprise. Par la même occasion, le chef de département exploitation a été désigné pour assurer l’intérim. Ainsi, la mise à l’écart de Nadjib Retima est la septième du genre depuis 2014. Installé depuis seulement le mois d’octobre 2020, il a hérité d’une situation de l’entreprise qui frôle la catastrophe. Depuis quelques mois, la grogne s’est installée parmi les travailleurs. Des griefs ont été enregistrés dans sa gestion, notamment cette contamination signalée au niveau de la cité du 8 mai 45 qui pouvait causer de graves épidémies au sein de la population et qui a duré près de 6 mois sans que les services de l’ADE ne prennent les dispositions nécessaires jusqu’à il y a quelques jours seulement. En plus d’une grave affaire d’un double détournement de fonds d’une caissière qui a fait grand bruit par les travailleurs eux-mêmes. La mise en cause serait l’auteure, en 2019, d’un premier détournement de 60.000DA et cela au niveau de l’agence commerciale de l’unité d’Annaba. En guise de « sanction », la caissière sera tout simplement mutée à l’agence commerciale d’Oued Forcha. En février 2021, une commission d’audit de la direction générale de l’ADE a révélé un écart négatif de la dite agence de 300.000DA. Suite au rapport d’audit du mois d’avril, la DG a sommé l’unité d’Annaba à prendre des mesures à l’encontre de la caissière. Après une forte pression des travailleurs, la commission de discipline s’est réunie pour statuer sur cette affaire pour, enfin, décider de quatre jours de mise à pied à l’encontre de la mise en cause. Cette sanction a provoqué le tollé du personnel qui réclame des poursuites judiciaires. La direction générale de l’ADE reproche au premier responsable de ne pas appliquer ses instructions. Par ailleurs, la direction des ressources en eau de la wilaya d’Annaba a réagi face aux nombreuses coupures d’eau à travers le chef-lieu et a établi un rapport sur la mauvaise distribution du centre d’Annaba. Mais aucune mesure n’a été prise à l’encontre du premier responsable du centre, c’est le cas aussi de l’ensemble de tous les chefs de centres installés depuis 2015 et qui n’ont nullement ajouté un plus à une entreprise à l’agonie. Un autre service qui a fait l’objet de critiques de la part de la zone d’Annaba, c’est le département commercial de l’unité d’Annaba qui a atteint un niveau zéro de recouvrement par sa mauvaise gestion, alors que les créances de l’entreprise ont atteint le chiffre record de 265 milliards de centimes de factures impayées. L’ADE Annaba connaît de grandes difficultés financières avec une masse salariale estimée à 7 milliards de centimes, en plus des autres charges comme l’achat des produits de traitement de l’eau à des prix exorbitants et le paiement des factures de la SONELGAZ. L’opération de recouvrement des créances est vitale pour la survie de l’entreprise. Cette difficulté à récupérer ces dettes qui étaient évaluées à 140 milliards en 2015, 226 milliards en 2020 et 265 milliards en 2021, incombe en premier lieu à l’incompétence avérée des chefs d’agences. Cet amalgame de problèmes se répercute sur l’alimentation de la population en eau potable, gérée par une entreprise boiteuse nommée ADE Annaba.