Par : Hamid Baali
Une crise relative à la distribution d’eau potable perdure depuis des mois au niveau du chef-lieu de wilaya comme nous l’avions signalé dans les précédentes éditions de Le Provincial. Elle est motivée par la sécheresse exceptionnelle qui a affecté notre pays en général et la wilaya de Guelma en particulier qui n’a enregistré que de très rares chutes de pluie. Le barrage de Bouhamdane, distant d’une vingtaine de kilomètres de Guelma, d’une capacité théorique de 185 millions de m3 d’eau, censé alimenter le chef-lieu de wilaya et les localités de Hammam-Debagh, Houari Boumediène, Roknia, Medjez-Amar et Bendjerah, accuse un déficit alarmant, à savoir seulement quelques millions de m3 !
Les services de la direction des ressources en eau, de l’ANBT, Agence nationale des barrages et transferts, domiciliée à Bouhamdane et ceux de l’ADE, Algérienne des eaux, avaient décidé à juste titre de rationner la distribution d’eau potable dans les foyers. Depuis quelques semaines, les vannes des conduites d’eau potable sont ouvertes tous les trois, quatre ou cinq jours et ce, par mesure préventive d’économie. La population accepte cette nouvelle plage horaire dictée par une économie drastique de ce précieux liquide qu’il faut utiliser de manière rationnelle. Mais l’information qui s’impose n’aurait pas circulé au sein des usagers qui sont désorientés par ces mesures draconniennes !
Des pères et mères de familles se sont rapprochés de notre journal pour lancer un pressant appel aux responsables concernés afin de les éclairer en dévoilant le nouveau programme de distribution d’eau potable. Une maman nous déclare : ” Il est inconcevable de nous alimenter irrégulièrement à des heures indues, comme ce fut le cas ce dimanche 18 décembre puisque l’eau a coulé faiblement dans nos robinets à partir de 22 heures ! Il m’était impossible de vaquer normalement à mes tâches ménagères, en l’occurrence mettre en marche le lave-linge, remplir le réservor d’eau, les récipients, faire la vaisselle ! C’était une course contre la montre car nous ne disposions d’aucune information relative à la durée de cette ouverture des vannes ! Une heure plus tard, le débit a augmenté permettant au chauffe-bain de fonctionner mais mes enfants dormaient déjà à poings fermés et il n’était pas question de les réveiller pour une douche ou un bain ! “.
Un sexagénaire, visiblement fatigué par le manque de sommeil, nous affirme : ” Les étages supérieurs des immeubles collectifs sont pénalisés par le manque de pression de l’eau qui parvient difficilement dans nos logements. Il fallait faire le maximum de plein d’eau et recourir à la baignoire pour assurer des réserves de cinq jours au minimum. A présent, nous ne gaspillons plus ce précieux liquide. Je saisis cette opportunité pour inviter les responsables de l’ADE à faire preuve de réalisme et de professionnalisme en appliquant une plage horaire sensée, à savoir à partir de 15 heures pour permettre aux maîtresses de maison de remplir leurs obligations en toute sérénité ! Nous osons espérer que Mme la wali de Guelma s’implique en instruisant les responsables de ce secteur de médiatiser la plage horaire et d’offrir un débit appréciable afin de permettre aux familles de préserver leur santé et leur qualité de vie ! “.
Les citoyens sont conscients qu’ils vivent une situation particulière indépendante de la volonré des pouvoirs publics et ils acceptent volontiers que leurs robinets puissent couler seulement quelques heures tous les quatre ou cinq jours ! En revanche, ils souhaitent être associés à cette opération d’intérêt général.