Par : Amar Ait Bara
La mercuriale des prix des fruits et légumes est en folie, pour rejoindre ainsi celle des moutons qui demeurent intouchables, en attendant des jours meilleurs. Le pauvre citoyen espère résister à la tentation, sinon acheter tout à crédit, en s’endettant encore plus. Avec des prix des fruits et légumes en augmentation et un mouton inabordable, en pareille circonstance le citoyen est mis dans de mauvaises conditions inconfortables, sociales et financières. Ceci n’est pas nouveau, car les citoyens savent bien que depuis la nuit des temps et, à chaque occasion religieuse, les prix flambent à cause des spéculateurs qui jouent sur les prix sans se soucier de la situation sociale du pauvre citoyen dans l’obligation d’encaisser. Au niveau des marchés, la salade a déjà atteint les 200 dinars, idem pour le poivron et le piment, la courgette et aussi d’autres légumes nécessaires. En l’absence des services de contrôle, les marchands de légumes maintiennent la barre des prix très haut, même si leurs produits sont de mauvaise qualité. Pour le moment, seulement deux légumes se sont stabilisés, il s’agit de la pomme de terre cédée à 65 dinars et la tomate à 40 dinars, sinon tous les prix des autres légumes ont doublé. Concernant les fruits, c’est aussi la même chose, la pastèque, un produit en abondance au niveau de la wilaya d’Annaba et à El-Tarf, le kilo est cédé entre 40 et 50 dinars et le citoyen achète généralement une moitié selon le besoin et la bourse. En outre, le prix du melon est intouchable, il a atteint 200 dinars le kilo et le citoyen s’abstient d’en acheter car il coûte cher et hors de portée des bourses limitées. Aussi, le raisin parfois cueilli avant terme coûte entre 400 et 600 dinars le kilo, alors qu’il est acide et pas encore mûr ; il faut éviter d’en acheter pour ne pas se faire arnaquer. La cerise par contre coûte entre 500 et 1.000 dinars le kilo, un produit de bonne qualité appréciable, mais cher et que peu de citoyens peuvent se le permettre. Aujourd’hui, le citoyen vit le calvaire des fêtes religieuses qui se succèdent et qui hantent ce dernier ; elles sont devenues synonymes de dépenses, sachant qu’après l’Aïd El Adha, ce sont les fêtes de mariage et la rentrée scolaire. Toutes ces dépenses mettent à rude épreuve le pauvre citoyen en le faisant saigné à blanc pour terminer la fin de mois à crédit ou en prêtant de l’argent et en s’endettant encore plus. Ceci est devenu cyclique, un spectre des dépenses, parfois inutiles et impossibles d’éviter pour des raisons religieuses, de coutumes et pour satisfaire également sa progéniture et toute la famille. Après l’Aïd El Adha et, une fois la fête terminée et la viande consommée, le pauvre citoyen commence déjà à réfléchir en pensant à la rentrée scolaire, aux affaires et aux frais des inscriptions…etc. Hier, les quelques citoyens qui ont sillonné les 18 points de vente de moutons disent que les prix ont quelque peu baissé, mais demeurent chers pour certains où un mouton dont le poids varie entre 15 et 20 kilo est cédé à plus de 60.000 dinars. Cependant, une équation à une seule inconnue est posée, un citoyen payé à 30.000 dinars, pourra-t-il se permettre un mouton à ce prix, sachant qu’ il a d’autres frais à assumer ?