La cour de justice d’Annaba a annoncé, dans un communiqué rendu public, hier vendredi, que 60 individus, impliqués dans l’attaque du commissariat extra muros de Sidi Salem, ont été placés en détention provisoire. Les mis en cause devront répondre, note le communiqué, de plusieurs chefs d’inculpation, notamment entrave au fonctionnement normal d’un établissement public en utilisant des armes avec menaces et agression violente envers les forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions. Le communiqué précise que les détenus sont accusés de participer à de violents affrontements, réunions de gangs de quartiers qui ont causé volontairement des coups et blessures, dégradation de biens et incitation à un rassemblement armé.
Le parquet a révélé, dans son communiqué, la genèse des terribles évènements de l’attaque du commissariat de Sidi Salem. En effet, contrairement à ce qui a été rapporté jusque-là, le 9 mars les services de police du commissariat ont reçu un appel au numéro d’urgence 1548, de la part d’une femme, faisant état de la séquestration de sa fille avec tentative d’assassinat à l’aide d’arme blanche de la part de son conjoint. Les éléments de la sûreté urbaine de Sidi Salem, territorialement compétents, se sont alors rendus en urgence à l’adresse indiquée par la plaignante, sise au bidonville des 4000 baraques, tristement connu pour abriter une majorité de délinquants. La victime fût retrouvée ligotée et tout comme sa mère, en état de choc. En professionnels et connaisseurs du terrain, les policiers ont conduit la victime vers le commissariat, dans la précipitation, afin de prendre sa déposition et éviter le ‘’contact’’ avec l’époux, un repris de justice connu, affirme une source digne de foi.
Ayant fui le domicile quelques minutes avant l’arrivée de la police, l’époux en question, mais ayant constaté l’évacuation de son épouse vers le commissariat, ce dernier ameutera ses amis et acolytes, , qui se dirigeront en nombre, armés de sabres, fumigènes… pour libérer leur ‘’victime’’ des mains de la police, chez lesquels elle était sous protection
Une heure après les faits, le siège du commissariat extra muros a été pris d’assaut par le groupe d’individus armés munis de chiens et, à la tête du gang de quartier, le mari de la victime. Cette violente attaque a provoqué des dommages physiques parmi les fonctionnaires de police ainsi que des dégâts importants enregistrés parmi la population, ajoute notre source. Ainsi, 60 prévenus ont été présentés le mercredi 15 mars par devant le tribunal correctionnel d’El Hadjar, selon la procédure de citation directe, qui permet d’enrôler l’affaire dans les plus brefs délais. Le tribunal a décidé la détention provisoire de l’ensemble des accusés et le report du procès au mercredi 22 mars. A l’heure où nous mettons sous presse, l’enquête n’est pas encore bouclée et les recherches se poursuivent à l’encontre d’autres individus.
Une chose est sûre, cette opération policière a reçu une grande satisfaction de la part l’opinion publique locale. Nous y reviendrons
Par : A.Ighil