Lors de cette rencontre Wassyla Tamzali, invité de l’IFA Annaba, a partagé avec le public nombreux, son expérience concernant la création artistique en Algérie. Pour elle, l’art est essentiel pour reconstruire l’imaginaire algérien après la colonisation française, et comment il joue un rôle crucial dans la mémoire et l’identité d’un peuple.
À 83 ans, cette intellectuelle, auteure et militante a eu plusieurs vies, tissées autour de deux fils conducteurs : le féminisme et son pays d’origine. Avocate, ancienne directrice des droits de la femme à l’UNESCO à Paris, militante politique, écrivain, commissaire d’exposition, organisatrice de grands événements culturels, Wassyla Tamzali, continue son parcours à travers l’art, comme militantisme.
Un contexte culturel en mutation
Lors de cette rencontre, Elle a souligné l’importance de l’art comme moyen d’expression émotionnelle et de création de sens dans un contexte culturel en mutation. Elle a expliqué comment elle a transformé un espace commercial en un lieu artistique, malgré la présence d’autres commerces moins culturels dans le centre-ville. Pour Wassyl Tamzali, la qualité des événements et des productions est primordiale.
Elle a également discuté de son engagement dans le féminisme et de son travail pour développer la pensée féministe, tout en soulignant l’importance de l’art dans la reconstruction de l’imaginaire algérien après la colonisation. Elle a conclu en affirmant que l’art est essentiel pour la mémoire et l’identité d’un peuple.
Les Ateliers Sauvages
Wassyla Tamzali a expliqué comment elle a créé cet espace artistique, en réponse à la disparition des lieux de production culturelle. Elle a transformé un espace commercial en un lieu de création artistique, en créant un « objet de désir » qui attire les artistes et le public. Elle a mentionné que bien qu’il n’y ait qu’environ 300 visiteurs réguliers, la qualité des événements est plus importante que la quantité.
Elle a souligné que l’art contemporain nécessite des espaces adéquats pour s’exprimer pleinement. « D’abord, cela m’a permis de réaliser un contre-exemple de ce qu’on pouvait faire à Alger. Pace que, je suis entourée de vendeurs de pantalon, de pizza et de gâteau. J’habite au centre d’Alger qui est un centre magnifique. Alger est ville que tout le monde regarde, que tout le monde a envie de visiter. Et quand vous arrivez dans la ville, vous ne voyez que des vendeurs de pizza et des fast-foods. Et mon idée est de que je pouvais, enfin, au lieu de me plaindre de ce qui se passait à Alger.» Nous confie-t-elle en marge de la conférence.
Aujourd’hui, il en effet, impossible de parler de la scène artistique contemporaine algérienne sans évoquer ce lieu unique, un immense espace d’exposition privé, situé au rez-de-chaussée du 38 rue Didouche, par lequel est déjà passée une grande partie de l’avant-garde algérienne. Un espace qui existe grâce à la volonté de la conférencière, figure emblématique de l’intelligentsia algérienne.
Par : Aly D