Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé, hier, une baisse de 14,5 % du nombre de visas délivrés aux Algériens en 2025. Il a, en effet, admis, devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée française, que les ressortissants algériens peinent à obtenir des visas pour la France. Barrot a, également, révélé que les consulats français en Algérie ont enregistré une baisse significative dans la délivrance des visas durant les neuf premiers mois de l’année.
Cette diminution reflète la persistance d’un contexte diplomatique persistant entre Paris et Alger. Entre l’Algérie et la France, les relations se sont particulièrement détériorées depuis juillet 2024 lorsqu’Emmanuel Macron s’est aligné sur les thèses marocaines au sujet du Sahara occidental. Devant la commission des Affaires étrangères, le 29 octobre 2025, Barrot a annoncé une baisse de 14.5 % du nombre de visas accordés aux Algériens par rapport à l’année précédente (2024).
Cette tendance baissière affecte toutes les catégories de visas délivrés par les consulats français en Algérie. Selon lui, le taux de refus en Algérie atteint désormais 31 %, soit près du double de la moyenne mondiale (estimée à 16 %). Un déséquilibre flagrant ui renseigne sur les tensions subsistants entre les deux pays. Cette diminution des octrois de visas, qui se traduit par une nette contraction des flux migratoires algériens vers la France en 2025, est particulièrement visible dans trois catégories. Il s’agit des visas touristiques ( une baisse de 21 %), les visas économiques ( – 12.6 %) et les visas familiaux (- 7.4 %).
Selon Jean-Noël Barrot, cette baisse s’explique par deux facteurs : d’une part, la réduction des effectifs consulaires français en Algérie a limité le volume de dossiers pouvant être traités. D’autre part, il y a eu une diminution des demandes algériennes, les citoyens considérant souvent qu’il n’est pas « approprié » de voyager en France dans le climat de tensions actuel entre les deux pays. Si l’ensemble des visas a diminué, Barrot a néanmoins noté une progression pour les visas étudiants. Leur nombre a augmenté de 12.5 %, soit 8 351 visas accordés en 2025. Cette hausse concerne surtout les étudiants inscrits dans les programmes de coopération universitaires, notamment Campus France. Le ministre a également expliqué que ces visas sont traités séparément selon les accords bilatéraux destinés à favoriser la mobilité académique. Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères a réaffirmé la volonté de la France de réviser l’accord de 1968, car il ne correspond plus aux réalités migratoires contemporaines. Il a précisé que bien que cet accord offre des « facilités administratives », il entrave certaines coopérations (notamment économiques et éducatives). Des discussions bilatérales sont en cours depuis 2022 pour adapter ce cadre juridique aux nouvelles exigences migratoires et économiques.
Par : Akram Ouadah












