Par : Chaffai Chawki
Chaque jour on perd de vieilles bâtisses qui ont vraiment marqué l’histoire de la ville, ici un moulin, là une villa, un groupe de maisons, des magasins…etc. Ces constructions séculaires menaçant ruine, sont abandonnées par les héritiers pour moult raisons, ou alors elles sont rasées par un nouveau propriétaire pour en faire des locaux de commerce sans pour autant garder la belle façade d’antan. Un cube de béton hostile vient offusquer les beaux carrés centenaires comme ceux du centre-ville. A ce rythme, le tissu urbain de cette coquette et paisible cité connaitra une défiguration inquiétante dans un futur proche si la municipalité n’intervient pas rapidement pour arrêter ce massacre urbanistique et imposer un plan adéquat pour chaque structure privée ou étatique à restaurer. Les services techniques de l’APC doivent faire appel à des spécialistes de l’urbanisme pour garder la même architecture afin d’éviter d’estamper le beau dans ce quartier ou ce boulevard. Aujourd’hui, on rase une école primaire séculaire et un espace vert centenaire, demain une vieille institution de l’Etat, inoccupée depuis des années alors qu’on a besoin de les restaurer et éviter ainsi de gommer une partie de la mémoire de la ville d’Ain Beida. Certains propriétaires se permettent de changer toute une architecture sans le consentement de la mairie, sachant que sa propriété fait partie d’un macrocosme appartenant à l’Etat et, par conséquent, il est responsable de cette clochardisation urbanistique. Un autre problème que rencontre les responsables locaux, celui des terrains abandonnés depuis plus de trois décennies appartenant à des héritiers, ces derniers sont devenus de véritables décharges à ciel ouvert. Selon la règlementation en vigueur, les propriétaires exploitent le terrain en question par la réalisation d’un quelconque projet ou le vendre à l’APC pour utilité publique. Le dossier du foncier à l’intérieur du tissu urbain doit être sérieusement pris en charge par les pouvoirs publics pour éviter que nos cités deviennent un jour fantômatique.