Par : A.Ighil
Depuis plusieurs jours, des bruits ont couru sur le possible limogeage de Réda Belhadj de son poste de directeur général du complexe Sider El Hadjar. Un jeune cadre doté d’une compétence certaine et qui a la faveur de nombreux sidérurgistes. Selon certaines indiscrétions, son successeur aurait été déjà désigné. Cette rumeur a fait le tour du complexe et a donné des idées à certains. Cela a fait réagir le syndicat d’entreprise en léthargie depuis deux ans en annonçant l’intégration prochaine des travailleurs contractuels par le biais d’un communiqué rendu public. Une annonce jugée populiste par certains au vue des énormes difficultés de l’entreprise. « L’usine vit ses pires moments, cela nécessite la mobilisation de tous, certes la réinsertion de ces contractuels est une bonne chose mais ont-ils bénéficié d’un plan de formation ? Plusieurs compétences sont marginalisées, ce qui a provoqué un réel malaise » nous dira un sidérurgiste excédé. Au lieu de défendre les intérêts des travailleurs d’une entreprise stratégique au bord de la faillite, il s’en est suivi une véritable guerre de communiqués entre l’union de wilaya de l’UGTA par la voix de Kamel Friteh et le syndicat d’entreprise Sider El Hadjar. Le secrétaire général de l’union de wilaya a jeté un pavé dans la mare en dénonçant un complot. Alors que dans le dernier communiqué, le syndicat d’entreprise dénonce toute ingérence dans les affaires du complexe. Ainsi donc une guerre intestine syndico syndicale s’est engagée, elle peut porter un grand coup à la stabilité d’une usine qui fait face à une agonisante crise de trésorerie. Réda Belhadj a longtemps alerté sur le manque de financement pour approvisionner sa principale installation, le HF2, en coke pour la production de la fonte liquide. Il faudrait savoir que 50.000 tonnes de ce combustible ne peut couvrir que 40 jours d’autonomie dont la valeur est estimé à deux milliards de dinars. Il faudrait aussi garantir les salaires des quelque 6.200 travailleurs dont la masse salariale s’élève à 660 millions de dinars mensuellement, soit huit milliards de dinars/an. Pourtant, Sider El Hadjar dispose de son propre fonds pour engager le deuxième plan de développement dont les pouvoirs publics ont donné leur accord pour plus de 46 milliards de dinars bloqués pour des raisons complexes. Un sidérurgiste en retraite nous dira en substance pour commenter les événements : « Cet épisode de turbulences, le complexe sidérurgique d’El Hadjar en a connu d’autres, il a vécu des pires moments, mais seuls un syndicat fort et une direction dotée d’une grande compétence managériale sauront redresser la situation pour préserver l’emploi de quelque 6200 travailleurs ».